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L'EMIGRATION FRANCAISE VERS LA LOUISIANE DE 1698 à 1754

Marie Claude Guibert, Gabriel Debien et Claude Martin ont étudié cette emigration d'après les notariales des ports atlantiques. Le contenu ci-après est emprunté à leur étude "Notes d'histoire coloniale n° 178" publiée comme "Actes du 97e congrès des sociétés savantes". Nantes 1972, et conservée aux Archives Départementales de Loire-Atlantique. Ils distinguent trois phases :

Phases
1 - Avant CROZAT (1698-1714) 
2 - Antoine CROZAT (1715-1717)
3 - La Cie de l'Occident (1718-1719)
Ananlyse
4 - Les concessions (1719-1720)
   5 - En dehors des Compagnies.
6 - Aspect général

4 - Les concessions (1719-1720)

De La Rochelle :
1 - Pour la concession Cantillon : 3 - A Des Rivières de La Harpe
2- A d'Artaguiette 4 - Pour la concession Sainte-Candide.
De Nantes : 
1 - Au Marquis d'Ancenis 3 - A Monsieur & à Madame de Chaumont
2 - Pour la concession La Ronce. 4 - Au duc et à la duchesse de Guiche

De Nantes :                 1 - Au Marquis d'Ancenis (octobre 1719 - Avril 1720 :

Paul-François de Béthune-Charost, marquis d'Ancenis, capitaine des gardes du corps de S. M., gouverneur de la province de Picardie, sans doute associé à Law, mais qui semble avoir aussi une habitation particulière à la Louisiane, avait pour agent à Nantes Nicolas Trindreau, bourgeois demeurant au quartier de la Fosse.
Il a reçu les mêmes instructions que Denis à La Rochelle et que son collègue nantais. Les recrues s'embarquent avec leurs hardes à Port-Louis, devenu le siège de la Compagnie des Indes. Elles ne pourront être astreintes à travailler à bord et c'est de leur métier qu'elles serviront à la Louisiane, mais sans quitter l'habitation. Elles recevront des outils à l'arrivée. Leurs femmes et enfants seront nourris et habillés et, sur les lieux, recevront tous les soins nécessaires s'ils sont malades, sans déduction du salaire des hommes. Trindeau leur avance 3 mois de salaire et leur donnera une indemnité journalière jusqu'à leur embarquement (Poirier notaire).
1 octobre 1719 :
- François Loyer,de La Trinité d'Angers demeurant à Nantes paroisse Ste Croix, 40 ans, taillandier, 200 l, 80 d'avance, 10 sols par jour.
- Olivier Baniwat, de Plouec (Cotes d'Armor), 22 ans, mineur et tireur de pierres, fils de feu Olivier. 150 l, 27 l. 10 sols d'avance + 10 sols.
2 octobre 1719 :
Jean Dubois, de Redon paroisse St Nicolas, 21 ans, scieur de long,fils de feu Claude . 200 l, 62 l et 10 sols d'avance + 15 sols par jour jusqu'à l'embarquement.
4 octobre 1719 :
- Joseph Panhal, mêmes origine et profession, 17 ans, fil de feu Julien. 150 l, mêmes conditions.
11 octobre 1719 :
- Pierre Fille, de Rezé (banlieue de Nantes), 22 ans, laboureur, fils de feu Pierre. 150 l, 37 l. 10 sols d'avance + 10 sols par jour.
11 octobre 1719 :
Jean Fapouret, demeurant au faubourg de Richebourg de Nantes, paroisse St Clément, laboureur, fils de feu Guillaume.150 l, 37 l. 10 sols d'avance + 10 sols par jour.
22 octobre :
Pierre Harmodeau, de la paroisse N.D. de la Gay, 40 ans, tailleur de pierres et maçon, fils de feu Jean. Mêmes conditions.
28 octobre 1719 :
- Jean Barbaud, de Mueldi, demeurant à Nantes, paroiss00 l. e St Similien, 25 ans, fils de feu Antoine. Mêmes conditions.
29 octobre 1719 :
- Jean Dumoulin, demeurant à Quimper-Corentin, 53 ans, arquebusier, fils de feu Jean. Mêmes conditions. Signe.
29 octobre 1719:
- Yves Agase, de Gane Reillet de Plaissi, 19 ans, scieur de long, fils de feu Guillaume. 200 l, 50 l d'avance + 10 sols.
11 novembre 1719 :
- Nicolas Gouzy, né en la paroisse Sainte-Croix de Nantes, actuellement demeurant sur celle de St-Donatien, 40 ans, serrurier, taillandier et armurier , fils de feu François. 300 l par an, 10 sols par jour. Et,
- Jeannette Ganacheau, sa femme, de Viellevigne, Loire-Atlantique, 26 ans, lingère, couturière et tricoteuse. 100 l par an, 5 sols par jour.
- Julien Lagaugué, du Mans, demurant actuellement Richebourg, paroisse St-Clément à Nantes, 40 ans, tonnelier et doleur, fils de feu Jacques. 300 l par an, 10 sols par jour. Signe. Et
- Françoise Salemont, sa femme, de Paris, paroisse Ste Eustache, fille de feu Michel, couturier. 100 l par an, 5 sols par jour.
- Jacques Vallerant, de Nantes, paroisse St Léonard, 24 ans, menuisier et tourneur, fils de feu François. 250 l. par an, 62 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour.
- Joseph Marchand, de Noirmoutier, paroisse St Philbert, demurant actuellement Richebourg, paroisse St-Clément à Nantes, 22 ans, menuisier, fils de Mathieu. 300 l., 75 l d'avance, 10 sols par jour.
- Guillaume Guitton, de Nantes, paroisse St Saturnin, 21 ans, boulanger, fils de feu Jean sergant royal à Ancenis. 300 l par an, 75 l. d'avance, 10 sols par jour
- Joseph Soupant, de St Onain, Evêché de Nantes, Loire-Atlantique, demurant actuellement Richebourg, paroisse St-Clément à Nantes, 24 ans, tonnelier, fils de feu Claude. 300 l par an, 75 l. d'avance, 10 sols par jour. Signe.
20 novembre 1719 :
- Joseph Audran, de Noyal-Pontivy, Morbihan, demeurant actuellement Richebourg, paroisse St-Clément à Nantes, 28 ans, tailleur de pierre et maçon. 300 l par an, 100 l. d'avance, 10 sols par jour. Et
- Andrée Morin, sa femme, de Chateaubriant, Loire-Atlantique, 25 ans, 100 l. par an, 5 sols par jour.
25 novembre 1719 :
- Pierre Le Chapelain, de Plandren, Morbihan, 30 ans, laboureur, fils de feu Jean. 150 l par an, 37 l. 10 sols d'avance. 10 sols par jour. Signe.
- Jacques Le Gaslie, de Vannes, paroisse St Paterne, Morbihan, 24 ans, fils de feu Pierre. 150 l par an, 37 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour. Signe.
- Joseph Ronion, de Nantes, paroisse St Similien, Loire-Atlantique, 22 ans, maçon, fils de feu Jean, 150 l par an, 37 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour.
27 novembre 1719 :
- François David, de Nantes, paroisse St Nicolas, 18 ans, charpentier de maison. 500 l par an, 125 l. d'avance, 15 sols par jour. Signe.
- Olivier Louvet, de Rennes, paroisse St Aubin, Ille-et-Vilaine, 18 ans, charpentier de maison, fils de Mathieu. 400 l par an, 100 l. d'avance, 20 sols par jour. Signe.
- Jean Lagaraie, de Sémenté, Evêché de Rennes, 27 ans, fendeur de merrain, père et mère défunts, 500 l par an, 125 l. d'avance, . 20 sols par jour. Signe.
Le 28 novembre 1719
:
- Louis Jouet, d'Arthon-en-Retz, évêché de Nantes, Loire-Atlantique, 24 ans, jardinier-laboureur, fils de feu Louis. 150 l., 67 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour.
- François Genand, de Sucé, évêché de Nantes, Loire-Atlantique, demeurant à Nantes, paroisse St-Léonard, 19 ans, laboureur, père et mère décédés. 100 l., 25 d'avance, 10 sols par jour.
Le 29 novembre 1719 :
- Georges Hiory, de La Roche-Bernard, paroisse St-Etienne, Morbihan, demeurant maintenant à Nantes, paroisse St-Nicolas, 19 ans, meunier. Sans salaire, 10 sols par jour.
Le 30 novembre 1719 :
- Thomas Viau, de Basse Goulaine, Loire-Atlantique, demeurant à Nantes, paroisse Ste-Croix, 25 ans, taillandier, fils d'Etienne. 200 l, 50 d'avance. 10 sols par jour. Signe très mal.
- Pierre Mallary, de Blain, Loire-Atlantique, demeurant maintenant à Nantes, paroisse St Clément, 21 ans, tonnellier, fils de Jacques. 200 l, 50 d'avance. 10 sols par jour.
4 janvier 1720 :
- Jean Hardy, de Thouaré, Loire-Atlantique, briquetier, fils de feu Guillaume. 300 l, 50 d'avnces, plus 10 sols par jour.
8 janvier 1720 :
- François Lambert, demeurant paroisse Dalène, 25 ans, fendeur de merrain, fils de feu André. 150 l., 37 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour.
11 janvier 1720 :
- Julien Bouillard, de La Garnache, Vendée, 37 ans, menuisier. 300 l., 75 l. d'avance, 10 sols par jour. Et sa femme
- Marie Taille, de Saint-Cyr en Retz, évêché de Nantes, Loire-Atlantique, 40 ans.
- Mathurin Le Baro, du Loroux-Bottereau, Loire-Atlantique, 22 ans, charpentier, fils de François, charpentier. 300 l., 75 l. d'avance, 10 sols par jour.
31 janvier 1720 :
- François Douillet, de St-Germain, Loire-Atlantique, 20 ans, bâtier et bourrelier, fils de feu Guillaume. 150 l., 37 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour. Signe.
12 février 1720 :
- Jean Bouillard, de la Garnache, Vendée, 38 ans, meunier et moulangeur, fils de feu Jean. 500 l. 125 l. d'avance, 10 sols par jour.
22 février 1720 :
- Pierre Simon, de St-Sébastien, Loire-Atlantique, 29 ans, arçonnier et bourrelier, fils de Mathurin, mère décédée. 150 l., 37 l. 10 sols d'avance, 10 sols par jour.
1er mars 1720 :
- Michel de Ronde, né à Paris, paroisse St Jean en Grève, maintenant à Nantes, paroisse St-Sébastien, 37 ans, cordonnier. Signe. 200 l., 75 l. d'avance, 15 sols par jour. Et sa femme,
- Marguerite-Marie Maillard, de Paris, paroisse Ste-Marguerite, 33 ans. 100 l.
4 mars 1720 :
- Nicolas Pronet, de la Garnache, 32 ans, charron, fils de feu Nicolas et Suzanne  Richard, sa femme , 37 ans. 500 l. 125 d'avance, 80 sols par jour.
17 mars 1720 :
- Michel Duracin, du Loroux-Bottereau, Loire-Atlantique, 26 ans, bourrelier-sellier, fils de feu Michel, et sa femme - - Madeleine Terneau, 30 ans, d'Hennebont, Morbihan. 450 l., 122 l. 10 s. d'avance, 22 sols par jour.
19 mars 1720 :
- Joseph Morice, de Chateau-Gontier, paroisse du Saint-Grand-Jean, Mayenne, 38 ans, maçon. Père, Pierre, et mère décédés, et sa femme Marguerite Benoit, 30 ans. 280 l., 70 d'avance, 30 sols par jour.
9 avril 1720:
- Jacques Bonnet, de Loiret, Maine-et-Loire, 36 ans, maçon, fils de feu Mathieu, et sa femme Rénee Charbonnel, aussi de Loiret, 21 ans. 280 l. 70 l. d'avance, 30 sols par jour.
22 avril 1720 :
- François Boulot, de La Roche-Bernard, Morbihan, 26 ans, cardeur et peigneur, fils de feu Jean. 150 l. 37 l. 10 s. d'avance, 15 s. par jour.