Nouvelles installations en France
Les
pionniers ont quitté la France de la Fronde pour la terre promise.
Les voyages transatlantiques étaient alors longs, pénibles
et périllieux. Ils n'envisageaient pas, pour eux ou pour leurs
descendants, de retour en métropole. La plupart du temps, ils
n'ont pas transmis d'informations sur leur origine géographique
à leurs descendants.
Les anciens habitants des îles Saint-Jean et Royale arrivent
à
Cherbourg
et à
Saint-Malo,
Les prisonniers,
pendant sept ans, des
geôles anglaises, sont accueillis dans la région de Saint-Malo
et Morlaix
Mais ces points de chute ne seront, pour la plupart, que
des lieux de passages.
Les
projets d'installation ne manqueront pas. Outre-mer avec les projets
des Malouines, de la Corse, de l'île Maurice et
de la Guyanne, en métropole avec le l'île de Bouin, le
Poitou et Belle-île.
Même les
Anglais et les Espagnols feront des offres aux Acadiens, par des émissaires,
tellement cette population laborieuse et qui a fait ses preuves en Acadie,
leur paraît intéressante !
L'abbé Le
Loutre les encourage à partir en Louisiane ; cette Louisiane dans laquelle
ils ont déjà une partie de leur parenté et qui sera sans cesse présente
à leur esprit au moment de prendre des décisions sur leur avenir.
Le gouvernement
s'émeut de cet état de chose, et le Roi Louis XV lui-même s'étonne,
lors de l'un de ses conseils, que la question acadienne ne soit pas
encore résolue. Il insiste pour voir les familles acadiennes «attachées
à la glèbe» - c'est-à-dire intégrées au sein de la paysannerie française,
sans statut particulier -, sans plus tarder. Le Ministre Bertin recherche
activement des terres pour une installation définitive et pense à celles
que possède le marquis Pérusse des Cars, grand seigneur poitevin, à
Monthoiron, à proximité de Châtellerault. Il est vrai que le marquis
Pérusse des Cars, invalide de guerre, s'est fait connaître pour avoir
défriché dans son nouveau domaine, de grandes étendues à l'abandon depuis
longtemps et couvertes de brandes. Il a fait venir des colons allemands,
s'est endetté pour cette oeuvre et a créé un haras. Il est, en quelque
sorte, l'exemple à suivre pour mettre des terres incultes en valeur.
Il a aussi besoin d'une main-d'oeuvre abondante pour poursuivre ses
réalisations.
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