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L'EMIGRATION FRANCAISE VERS LA LOUISIANE DE 1698 à 1754

Marie Claude Guibert, Gabriel Debien et Claude Martin ont étudié cette emigration déprès les notariales des ports atlantiques. Ils distinguent trois phases :

Phases
1 - Avant CROZAT
2 - Antoine CROZAT
3 - La Cie de l'Occident
INDEX
Ananlyse
4 - Les concessions
   5 - En dehors des Compagnies.
6 - Divers
7 - Aspect général

3.B - La Compagnie d'Occident en 1719

A - Le débuts
B : l'essor  
C- La Fin

L'activité de la nouvelle Compagnie prend essor à La Rochelle au début de 1719. pour 25 ans, elle a le monopole du peuplement et du commerce de la Louisiane, c'est-à-dire une quasi souveraineté. Elle doit y transporter 6 000 blancs et 3 000 noirs. Son agent principal est Jean-François de Lestobecq, un de ses directeurs, de Lorient, paroisse Saint-Louis mais arrivé à La Rochelle depuis les derniers mois de 1718.
Les recrues sont :
Le 5 janvier 1719 :
- Jean Rabié, de Sauzay-en-Saintonge (arrondissement de Niort), 26 ans, tonnelier. 150 l par an payable à la fin de son service, nourri, logé, entretenu d'habits à la façon des engagés, et muni d'outils. Les conditions de retour seront à débattre sur place. Il aura à payer 14 l 8 sols de droit de contrôle.
Le 16 janvier 1719 :
- René Blanchet, né et demeurant à La Rochelle, 22 ans, charpentier de navires. 200 l par an dont 100 d'avance. Même droit de contrôle.
Le 3 février 1719
- Jean Fillon, de Marans (Charente-Maritime), 20 ans, tonnelier. 150 l.
- François Maillet, de Lafond en Aunis (aujourd'hui faubourg de La Rochelle), 30 ans, jardinier. On lui fournira des outils pour défricher. 50 l.
Le 16 février 1719 :
-
René Desmons. 300 l.
- Louis Coursol. Mêmes conditions.
Le 18 février 1719 :
- Etienne Bovet. 150 l.
Le 26 février 1719 :
-
Michel Foret . 300 l.
Le 27 février 1719 :
- Jacques Jullien. 100 l.
Le 4 mars 1719 :
-
Joseph Autrusseau . 600 l.
Le 25 avril 1719 :
- Antoine Buteux. 600 l. (4 l 16 sols de droit).
- Jean Vient, dit Carpentras, de Ste Hermine en Poitou, 28 ans, charpentier. 250 l. et son retour assuré. (2 l. 2 sols de droit de contrôle).

Pour le service des bateaux et pirogues de la Compagnie pendant 3 ans, nourris, logés et retour assuré :
Le 23 février 1719 :
-
André Mabon. de Noyant en Anjou, Maine-et-Loire, 25 ans, matelot. 20 l. par mois, 6 mois d'avances. Signe.
Le 13 avril 1719 :
-
Louis Delaseux, de Tours, 36 ans, matelot. 20 l. par mois, 6 mois d'avances. Signe.
Le 21 avril 1719 :
-
J. B. Fribourg, de Saint-Malo, 20 ans, matelot. 20 l. par mois, 6 mois d'avances. (2 livres 6 sols de droit).
Le 24 avril 1719 :
-
Louis Courtois, de Marseille, 21 ans, matelot. Mêmes conditions, mêmes droits.
Comme chargé d'affaires de la Compagnie d'Occident qui s'est unie à la Compagnie des Indes après l'édit de mai 1719, Lestobecq ne recrutera plus d'engagés à La Rochelle, mais il passera plusieurs contrats avec des tonneliers, avec des charpentiers de navires et avec des entrepreneurs.
Le 25 novembre 1719, il envoie à Lorient "4 tonneliers et doleurs de profession, Michel Miraudet, natif d'Angers, paroisse de La Trinité, Hugues Arsaut, de Dijon, paroisse N. D., François Fouassier, de Saumur, par. N. D. de Nantilly, qui signent, et Marcou Dault, de Blois, par. St Nicolas, qui devront faire et doler 4 milliers de bois pitaille, à raison de 60 l le millier" sans que la Compagnie soit tenue de leur fournir aucune boisson de vin ou eau-de-vie et s'il ce rencentre d'autre nature de bois, autre que celui de pitaille, il sera loisible auxdits engagés d'en faire". Ce travail fini, ces engagés pourront continuer à servir la Compagnie, mais sans qu'elle "puisse les obliger à aller à la Louisiane". C'est tout comme si la Louisiane n'était plus tenue pour le paradis.
Le 21 mai 1720, ce sont des traversiers qu'il fait construire. Jean Mesnard, Etienne Desmontes et Pierre Lebeau, charpentiers de gros, promettent de livrer "en estat de faire voile à la Toussaint" 4 bateaux de 36 pieds de quille qui seront payés 4 200 livres chacun, "à mesure de la construction".
Ce n'est pas lui qui s'occupe du recrutement à Nantes, mais Gabriel Colenne, receveur des tabacs, l'homme des directeurs de la Compagnie et celui-ci trouve :
Le 14 septembre 1719 :
- Jeanne Thoiron, de Nantes, quartier St Clément, 33 ans, fille de Jean, gabarrier, qui s'en ira pour "la Louisiane et autres terres de leur concession où il leur plaira, pendant le temps qu'il leur plaira". Elle devra leur obéir à peine d'être punie comme rebelle aux ordres du roi, et partir au plus tôt pour La Rochelle où elle s'embarquera sur le premier bateau qui fera voile pour la Louisiane. Elle sera entretenue par la Compagnie, mais ses gages seront ce que les commis jugeront à propos. Ce ne peut être qu'une soeur de Manon Lescaut.
Pour arrêter les bruits qui circulaient sur la triste organisation des postes de la Compagnie d'Occident, sur l'insalubrité du climat et sur la pénurie des vivres, Law prit pour lui-même sur l'Arkansas en mai 1719 une très grande concession. Duvat dans son journal de la Régence, parle d'une réserve de 8 lieues de tour. Law fit recruter par milliers des laboureurs et des ouvriers en Allemagne.
Pour cette habitation à établir, toujours par Pierre de Lestobecq, il engage:
le 13 juin 1719, à La Rochelle :
- Laurent Blondel, de Sally-au-Bois en Artois, Pas-de-Calais, 28 ans, charpentier de gros oeuvre. Nourri à ration simple et vêtu. 300 l par an avec un an d'avances, pas de retour. S'il veut rester sur la concession, il recevra 300 l de gratification et des terres défrichées pour s'établir. Signe.
Six mois plus tard, sur le role dressé par Lestobecq "en la ville et citadelle de St Martin de Ré", des engagés pour Law et le duc de Guiche, apparemment son associé, nous trouvons :
22 décembre 1719 :
- François Morand, natif de Caromb, comté d'Avignon, 48 ans, ouvrier de tabac et cordonnier, avec sa femme et leurs trois filles. 200 l par an. "Il leur est dû depuis ledit jour et jusqu'au dernier mois 87 l 10 sols plus 3 mois d'avances soit 137 l 10 s".
Le 24 décembre 1719 :
- Jean et Joseph Bourré, de Mondragon en Provence, Vaucluse, 40 et 35 ans, ouvriers de tabac. 150 l par an.
Le 28 décembre 1719 :
- Sébastien Dumas, de Mondragon, 36 ans, ouvrier de tabac et boulanger. avec sa fezmme et un enfant. 300 l.
- Paul-Louis Marre, aussi de Mondragon, 39 ans, cultivateur en tabac. 300l.
Le 3 janvier 1720 :
- Charles Fabre, mêmes profession et origine, 33 ans, avec sa femme et 2 fils. 200 l.
Le 6 janvier 1720:
- François Bouyer, mêmes profession et origine, 24 ans, avec sa femme et sa fille. 200 l pour eux tous.
Le 8 janvier 1720 :
- Jean Fréville, mêmes profession et origine, 29 ans, avec sa femme et sa famille. 200 l.
Le 10 janvier :
- Louis Bernard, mêmes profession et origine, 42 ans, avec sa femme. 200 l.
- François Brun, de Mondragon, 43 ans, tonnelier expérimenté en tabac, avec sa femme et un garçon. 300 l pour tous.
- François Clozonnier, 45 ans, ouvrier en tabac, avec sa femme et sa fille. 150 l.
15 janvier 1720 :
- Marc-Antoine Houdracq, de St-Andéol en Vivarais (Ardèche), 33 ans, ouvrier en tabac, avec sa femme. 150 l pour les 2.
23 janvier 1720 :
- Pierre Daumelle, de Bollène (Vaucluse), 23 ans, cultivateur en tabac. 150 l par an.
- Joseph Dufour, de Mondragon, 18 ans, ouvrier en tabac. 36 l.
- Joseph Charrier, de Mondragon, 24 ans, ouvrier en tabac. 120 l.
11 février 1720 :
- Jean Fumat, de Mondragon, ouvrier en tabac, 27 ans. 150 l.
17 février 1720 :
- Jean Vernet, de Mondragon, 25 ans, ouvrier en tabac et cordonnier, avec sa femme et sa fille. 150 l. par an.
23 février 1720 :
- Charles Malcuit, de La Palud, comté d'Avignon, Vaucluse, 33 ans, ouvrier en tabac et briquetier, avec sa femme et sa famille. 250 l mar an.
- Jean Flandrin, aussi de La Palud, 26 ans, ouvrier en tabac , avec sa mère et ses frères. 150 l. par an pour tous.
- Jacques Robert, aussi de La Palud, 56 ans, ouvrier en tabac, avec ses 2 filles. 150 l. par an.
5 mars 1720 :
- Joseph Sérignon, de Mornas, Vaucluse, 36 ans, ouvrier en tabac, avec sa femme et sa fille. 120 l. par an.
11 mrs 1720 :
- François Charassé, de Maillosenne-en-Comtat, Drome, 38 ans, briquetier, avec sa femme et ses 3 enfants. 300 l. par an. Signe.
- André Tellier, de Tirange-en-Forez, Haute-Loire, 40 ans, ouvrier en tabac et scieur de long, avec sa femme. 200 l. par an.
22 mars 1720 :
- Jérôme Robert, de la Garde-Paréol, comté d'Avignon, Vaucluse, 18 ans, briquetier. 90 l. par an.
1er avril 1720 :
- Pierre Trou, de St-Alexandre, en Languedoc, Gard, 34 ans, cultivateur de tabac. 90 l. par an.
3 avril 1720 :
- François Manne, natif de Sérignan en Comté, Vaucluse, 40 ans, cultivateur en tabac et cordonnier, avec sa femme, 4 garçons et 2 filles. 150 l. par an pour tous.
Le 4 mai 1720 :
- Joseph-Henry Gay, de Boye en Vivarais, Haute-Loire, 17 ans, cultivateur en tabac. 45 l. par an.

C'est la première fois que l'on voit partir tout un groupe avec femme et enfants. Il fait contraste avec les hommes recrutés à Clairac. Beaucoup de ces ouvriers ont un double métier, ce qui est un grand avantage pour le colon. Law a dû les faire choisir pour cela. Le travail sur la concession sera celui qu'ils ont fait dans leur village. Sauf dans un cas, le travail de la famille ne paraît pas compter. Pour les femmes c'était le même usage aux Antilles. Elles n'obtenaient guère avec leur passage que leur nourriture et leur entretien.
Tous sont soumis à la ration simple. Leurs gages sont payés à la fin de chaque trimestre. Pas de retour, mais à la fin des trois années, une année de gratification et un lot de terres défrichées s'ils veulent rester sur la concession.
Que ce rôle d'engagés ait été dressé à la citadelle de Saint-Martin de Ré nous apprend que, sans doute avant leur embarquement pour l'Amérique, et qu'à mesure qu'ils arrivaient de Provence, ces familles avaient été abritées là où elles vivaient certainement en commun.

La Compagnie d'Occident (suite 3.C)

4 - Les concessionnaires (1719-1720)