Acadie

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LA FIN DES PROJETS

Ne voyant pas d'avenir pour eux en France, les chefs de famille de Saint-Malo, le 24 mars 1772, avaient demandé au ministre de la Marine à partir pour la Louisiane, où déjà deux cent trente familles acadiennes étaient installées avec succès et dont ils avaientt les meilleures nouvelles. Le ministre ne répondit pas à cette demande, mais les Acadiens, dont les idées bien arrêtées sont très difficiles à faire changer, ne désarmèrent pas.
Un projet avait fait déplacer les Acadiens jusqu'à Compiègne, en juillet 1772, pour rencontrer le ministre.
Les Acadiens sollicitaient l'autorisation d'émigrer en Espagne, sur proposition du roi Charles III qui attirait en Andalousie toutes sortes de populations pour peupler une région désertique de la sierra Morena afin d'en faire une colonie modèle, « la Carolina ».
Peut-être bien les Acadiens avaient-ils trouvé ce moyen détourné pour émigrer en Louisiane, le seul but qu'ils convoitaient.
Cette proposition fut très mal accueillie par le gouvernement et le roi exigea que soient trouvés, au plus tôt, les moyens d'établir ces pauvres Acadiens, qui depuis longtemps auraient dû l'être.
Depuis la signature du traité de Paris, il y a dix ans, seules 78 familles acadiennes avaient trouvé une patrie, une existence, un enracinement, à Belle-Ile.
Les propositions continuèrent jusqu'en 1773. Cette date est importante et marque la fin de tous projets
C'est celle surtout de l'important établissement acadien du Poitou sur les propriétés du marquis Louis-Nicolas Pérusse Des Cars.
L'échec rapide de cette entreprise, alors que toutes les conditions de réussite semblaient être réunies, fit cesser toutes nouvelles initiatives.