Acadie |
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LA GUYANNE
Depuis la catastrophe du traité
de Paris, l'obsession du duc de Choiseul est de recomposer en Amérique un semblant
d'empire colonial. A cette époque, « l'île de Cayenne », jouissant d'une très
mauvaise réputation climatique, est tout à fait délaissée. Pourtant, certains
colons font au ministre des rapports favorables et Choiseul expédie en Guyane
des contingents d'émigrés recrutés jusqu'en Allemagne.
Si la majorité des familles
acadiennes se laisse convaincre par le projet de BeIle-Isle, il n'en est pas
de même pour la Guyane.
Et pourtant, au début de l'année 1764, vingt-quatre familles en résidence
à Morlaix, paraissent intéressées par ce projet, vivement encouragé par
Choiseul. Le curé de la paroisse Saint-Mathieu lui-même, l'abbé Coquart, ancien
missionnaire en Acadie, désire même être du voyage.
Un armateur et négociant morlaisien, le sieur Salaun de Kerbanalec, propose
l'un de ses navires pour effectuer la traversée de l'Atlantique ; ce sera le
Postillon jaugeant 50 tonneaux.
Le temps passant, les Acadiens se montrent de moins en moins désireux de partir
vers cette terre française si lointaine et si inhospitalière. Peu se laisseront
tenter par l'exotisme de cette colonie, à l'exception de certains venus de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le peuplement fut un échec particulièrement cruel puisque la typhdfde, la fièvre
jaune et la famine firent près de dix mille morts.
En définitive, ce projet, comme d'autres, sera abandonné ; mais il aura coûté
cher au trésor royal car il faudra rembourser bien des engagements pris. Choiseul
fait état de son échec : « Etant nés dans un climat froid, ils ne sauraient
supporter les chaleurs de l'Amérique méridionale. Ils demandent à être placés
de préférence dans les provinces de France, ou la liberté de retourner à l'Acadie...
»