Acadie |
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Le DEPART des MALOUINES
Bougainville se rend à Madrid
pour négocier et s'en revient si largement dédommagé - trois cent mille livres
- qu'il va pouvoir financer une grande partie de sa prochaine expédition autour
du monde.
La passation des pouvoirs est fixée au ler janvier 1767, mais elle sera quelque
peu retardée.
Le 26 octobre 1766, Louis XV signe les instructions à Bougainville : « Sa Majesté
ayant fait armer, au port de Nantes la frégate la Boudeuse et au port de Rochefort
la flûte l'Étoile, pour se rendre aux îles Malouines, elle a confié au Sieur
de Bougainville le commandement de la frégate la Boudeuse qui doit partir la
première. L'intention de Sa Majesté est qu'en partant de Nantes le sieur de
Bougainville se rende à la rivière de la Plata pour y joindre deux frégates
que Sa Majesté Catholique a fait partir de ses ports d'Europe et qui doivent
l'attendre dans ladite rivière. « Lorsqu'il aura joint les deux frégates
espagnoles, il les conduira aux îles Malouines et il remettra ces îles aux officiers
de Sa Majesté Catholique conformément aux ordres qui en ont été adressés au
commandant français des dites îles et dont il sera remis un double au Sieur
de Bougainville... »
Au début du mois de novembre 1766, Bougainville part de Nantes, à bord de la
Boudeuse, qui vient d'y être construite, fait relâche à Brest, d'où il repart
le 5 décembre et mouille à Montevideo le 31 janvier 1767.
Sans se presser, Bougainville reconnaît le Paraguay et se plaît à Buenos Aires
comme à Montevideo, d'où il appareille le 28 février.
Après une traversée assez difficile, le 22 mars seulement il voit les terres
des îles Malouines... « Le 23 au soir, nous entrâmes et mouillâmes dans la
grande baie, où mouillèrent aussi, le 24, les deux frégates espagnoles. ( ...»
Le 25, les trois bâtiments entrèrent dans le port et s'y amarrèrent.
« Le ler avril (1767), je livrai notre établissement aux Espagnols qui en
prirent possession en arborant l'étendard d'Espagne, que la terre et les vaisseaux
saluèrent de vingt et un coups de canon au lever et au coucher du soleil. J'avais
lu aux Français habitants de cette colonie naissante une lettre du roi, par
laquelle Sa Majesté leur permettait d'y rester sous la domination du roi catholique.
Quelques familles profitèrent de cette permission ; le reste, avec l'état-major,
fut embarqué sur les frégates espagnoles, lesquelles appareillèrent pour Montevideo
le 27 au matin... »
Alors Bougainville attend La Giraudais et sa flûte l'Étoile, puis de conserve
ils s'en vont faire le tour du monde... Quant aux Acadiens des Malouines, presque
tous rembarquent à destination de Montevideo. Une trentaine reste sur l'île,
où vivent peut-être encore leurs descendants...