Acadie |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
|||
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
L'installation d'Acadiens en presqu'île guérandaise.
François
Aucoin, fils de François et d'Elizabeth Blanchard, né en
l'an 1753 en Acadie, épousa le 25 janvier 1802, Jeanne
Buo du Croisic (fille de Charles, Enseigne non entretenue et Jeanne Daniel).
Ils s'installèrent rue de l'église. Pendant que son mari voguait
sur les Océans, elle était boulangère rue de l'Eglise.
Sa vie de marin terminée, François se retira au Croisic où
il fut inhumé le 23 mai 1835.
François Coste, le pionnier, avait quitté l'Acadie en 1714 pour
l'Ile Royale où il fonda l'établissement de la Baie de l'Ardoise.
Un de ses enfants, Jean , quitta le Canada pour s'installer à Saint-Pierre
et Miquelon. Les enfants de Jean, chassés une première fois
de l'Ile en 1783, revinrent s'y installer. Mais dix ans plus tard, les Anglais
étant de retour, il fallut de nouveau partir.
François
Coste, le fils aîné de Jean, quitta Saint-Pierre-et-Miquelon
avec sa famille sur un de ses bâteaux. Anastasie Sire, son épouse,
ne supporta pas le voyage. Ils durent se détourner sur Boston où
elle décéda en 1794. François et toute sa famille furent
rapatriés à Nantes sur le Hunter (role
joint).
Arrivés
à Nantes, François, l'aîné des enfants de François
et d'Anastasie, fit construire un bateau et prit ses quatre frères
( Jean, Laurent, Joseph-Marie, Alexis-Xavier) avec lui pour faire du cabotage.
Comment rencontrèrent-ils la famille Perraud ?
Pierre Perraud
du Rosay était Procureur de la commune de Mesquer. Il eut cinq filles et deux
garçons. Il décéda à Herbiniac (44), le 22 thermidor de l'an 7.
Les deux fils de
Pierre Perraud moururent très jeunes. Jeanne Marie, l'aînée de ses
filles, se maria avec Pierre Marie Fouquet, Capitaine au long-cours. Marie
Félicité, se maria le 20 août 1811 avec Stanislas Frétaud, vérificateur des
douanes au Pouliguen,( leur fils Stanislas se mariera avec Hyacinthe Coste,
fille de Alexis Xavier). Marie-Françoise
se maria le 20 octobre 1812 avec François Lagrée, Capitaine de navire. Hyacinthe
Victoire épousa le 4 mai 1813 (an 10 de l'Empire) Alexis Xavier Coste. Capitaine
de navire domicilié à Nantes. Etaient témoins : François et Jean Coste. Assistaient
à la cérémonie : Mme Vve Perraud, Virginie Coste, François Xavier Le Blanc,
la femme de l'Ecuyer Le Blanc, née Lamoureux du Coïdo.
Le 7 septembre 1813,
de la même année
voyait la Bénédiction nuptiale de Marie-Joseph Perraud et de Joseph Marie
Coste. Capitaine de navire domicilié à Nantes. Etaient témoins : Laurent Coste,
de Montoir, frère ; François Lagrée et François Pied.
Tous ces mariages
furent célébrés à Mesquer. C'est, sans aucun doute, la profession de marin
(maître de barque pour les Perraud, capitaine de navire pour les gendres),
qui servit de fil conducteur.
Comme on le voit,
le sort de la famille Perraud a été intimement lié à celui de la famille Coste,
. C'est sans nul doute du fait de ces unions que la famille Coste s'est installée
dans la Presqu'île guérandaise. Est-ce sous leur influence que Jean Coste
et son épouse Barbe Lavigne s'installèrent aussi à Batz ? Ils y furent recensés
en 1836 de même que :
- Théodore Sire,
40 ans, marié à Félicie Perriau. Leurs 3 filles Olympe, Aurélie et Théodorine.
- Philippe Le Blanc, célibataire, 50 ans.
- Xavier Le Blanc, 58a. Il est veuf et vit avec son fils Edouard 24 a. Tous
deux négociants.
- Edouard Le Blanc est veuf de Marie Anne Chiasson. Il a 51 ans et vit avec
deux de ses filles.
- Anne Le Blanc, veuve de Pierre Sire, a 59 ans et vit avec sa fille Adélaïde,
33 ans.
- Xavier Coste est veuf. Il a 49 ans et vit avec 5 enfants.
- Pélagie Sire a 49 ans et vit avec son mari Jérôme Perret, Capitaine
de navire, et leurs deux enfants : Fanny et Bénoni..
Ils habitaient Le
Pouliguen qui était, à cette époque, rattaché à Batz.
Ils s'associèrent pour acheter des bateaux de façon à partager les risques d'avaries. Celui qui en prend le commandement en possède, en général, la plus grosse part. Il prendra à son bord, lorsqu'il en aura l'occasion, ses parents acadiens ou non. Cette communauté d'intérêts renforcera encore les liens qui les unissent. Nous verrons ainsi sur le dogre de Xavier Coste, en 1818, Charles, fils de François, son frère aîné. L'année suivante, ce sera Pierre Fouquet, son beau-frère, qui sera second, en 1820 François Fouquet, le fils de Pierre, se joindra à l'équipage. En 1830, Xavier prendra son fils aîné, François Xavier, comme mousse. En 1833 ce sera le tour d'Amédé, le second. En 1825, Jospeh Coste et Edouard Leblanc navigueront ensemble sur le Paul et Arsène.
François Xavier Leblanc fut la figure acadienne la plus pittoresque à s'installer en presqu'île. Orphelin de père à sept ans, il fut initié à la navigation par son oncle Anselme. A quinze ans, blessé à la jambe par un boulet de canon, il dut être amputé et portait jambe de bois ; homme de conviction et d'un grand courage, il ne demanda pas de pension au gouvernement. Lorsqu'il avait vingt deux ans, son oncle se perdit en mer. Il dut alors subvenir aux besoins de sa veuve et de ses deux filles. Ces dernières, après la mort de leur mère à Port-Louis en 1823, s'installeront au Pouliguen. L'ainée, Emilie, se maria le 25 juillet 1831 à Louis Barthélémy Rehel, capitaine de navire au Croisic.
Propriétaire
d'un petit bateau de 19 tonneaux, François Xavier fit du cabotage et
obtint, malgré son infirmité, l'autorisation de continuer à
commander son embarcation. Après son mariage avec une jeune fille du
Pouliguen, Jeanne Lamoureux en 1808 , il s'installa dans cette commune et
continua à naviguer jusqu'en 1814.
Il s'intéressa alors au commerce du sel et en devint négociant
; ce sel se vendait à des négociants d'autres régions
et il fallait le transporter. A cette époque, où il y avait
peu de routes, le moyen le plus approprié était le bateau. En
1816, François Xavier achetait sa première chaloupe, en 1818
un lougre dont il confiait le commandement à son frère Edouard.
Quatre autres voiliers de 22 à 60 tonneaux suivirent. Se rappelant
son enfance, il acquit trois bricks de 76 à 109 tonneaux et les arma
pour la pêche de la morue sur le grand banc de Terre-Neuve. Dans les
premières années, son cousin Théodore
Sire fut souvent employé comme Capitaine.
C'était déjà un homme très occupé lorsque
ses concitoyens l'élire Maire de Batz le 17 février 1820. Il
acquit encore sept canots et chaloupes qu'il arma soit pour la pêche
du poisson frais, soit pour le transport du sel des marais au port.
Une telle réussite ne se concevait pas, à cette époque,
sans la constitution d'un patrimoine immobilier. François Xavier fut
aussi un grand propriétaire. Il habitait quai Jules Sandeau, une de
ses grandes propriétés.
Le 28 avril 1835, il démissionna de sa fonction de maire.
Est-ce parce qu'il commandait des navires de François Xavier Leblanc
que Théodore Sire vint habiter au Pouliguen. C'est vraissemblable.
Lorsqu'il fut recruté par son cousin, c'était déjà
un capitaine d'expérience. Il avait commandé La Pauline avec
ses 104 membres d'équipage pour des campagnes de pêche à
Terreneuve. Le Théodore que lui confiait François Xavier était
plus modeste. Nommé Capitaine au long cours en 1829, Théodore
Sire s'orientera vers le commandement de trois-mâts. De 1838 à
1846, il assurera la ligne Nantes l'Ile Bourbon . A partir de 1842, il commandera
le fameux trois-mâts nantais "La
Sémillante". Cette nouvelle activité l'avait conduit
à s'installer à Nantes où il décéda en
1848. Sa veuve et
ses enfants resteront fidèles au Pouliguen.
Anastasie Coste écrit
dans le recueil qu'elle laissera à son fils aîné «
nous allions quelquefois au Pouliguen visiter la famille Coste. Comme moyens
de transport, nous n'avions que des mules, que de bons et dévoués paludiers
d'alors, aimant
Dieu, respectant leurs maîtres et racontant chemin faisant de bonnes histoires
de sorciers, conduisaient attentivement.
Au moindre avis, ils amenaient à notre porte leurs bêtes à longues oreilles.
Il y avait un grand panier de chaque côté de la mule, on y posait des chauffe-pieds,
puis on montait souvent deux enfants dans ces mannequins, et maman s'asseyait
sur l'animal avec le plus petit de nous sur les genoux. On partait gaiement,
on cheminait lentement, on arrivait avec bonheur dans la famille pouliguenaise,
qui plus tard, à son tour, nous visitait ainsi montée. Je t'assure que maintenant
qu'il y a de belles routes, on ne peut se faire l'idée de cette manière de
voyager d'autrefois sur les dunes de nos falaises et les fossés de nos marais.
Et pourtant elle avait son charme dans ces visites de famille, et peint les
moeurs du temps et la fidélité des serviteurs d'alors qu'on ne trouve plus.
»
Sur le faire-part
de décès de Stanislas Fretaud, mari de Hyacinthe Coste, est indiqué « de la
part ... de la famille Simon Coste de Rezé. Il s'agit du petit-fils de Pierre
Coste et de Marie Godet. Leur fils Simon naquit à Miquelon en 1787
et se maria à Nantes le 11 février 1815 avec Louise Guillon.
Maître au cabotage, propriétaire et armateur du chasse marée
"Les Deux Frères Unis".
Leur fils Simon, négociant, se fixera à Saint-Nazaire où
il sera vice-consul de Belgique puis se retirera à Rezé. Il
est inhumé, ainsi que son épouse, Amélie Béatrix,
à Fougan-de-Mer. (Bouguenais)
SUITE | Daniel BURGOT, le 6 février 2002 | LITHOGRAPHIE |
Voir
aussi en rubrique "Généalogie" histoire famille Coste
et famille Sire,
Les marins acadiens au Croisic et
à Nantes
Les Poiriers de Montoir de Bretagne