LES DEPARTS
On apprend alors que huit
familles acadiennes, comprenant 32 personnes, ont émigré clandestinement
de la région de Saint-Malo vers Jersey. Cet incident déclenche les réactions
du commissaire général de la Marine, Lemoyne, auprès des divers ministères
concernés, afin que le financement tant attendu soit octroyé !
À cette époque, le recensement des Acadiens fait apparaître un chiffre
de 1727 personnes pour Saint-Malo et les paroisses de la région.
Malgré les exhortations de Lemoyne, peu d'Acadiens de Saint-Malo s'inscrivent
pour aller en Poitou : ils ne sont d'abord que 14 ! Finalement, d'autres
se décident et 154 d'entre eux, à bord de deux bateaux, le Saint-Claude
et le Sénac, se rendent de Saint-Malo à La Rochelle où ils arrivent en
septembre 1773.
Quelque temps après, plusieurs centaines de leurs compatriotes les rejoignent
sur les terres du marquis de Pérusse, laissant néanmoins à Saint-Malo
un contingent encore fort important de réfugiés.
Le dernier grand départ
se fera en 1785, quand 316 Acadiens partiront vers la Louisiane à bord
de la Ville dArchangel.
Néanmoins, il est très vraisemblable que les quelques centaines de réfugiés
qui sont alors demeurés dans le secteur de Saint-Malo y aient fait souche
- ainsi cette région compte-t-elle actuellement dans sa population de
très nombreux descendants d'Acadiens.
Comme à Morlaix, de nombreux marins acadiens de Saint-Malo deviennent
corsaires à partir de 1778. Ainsi, en 1779, on constate que l'effectif
des Acadiens de la région de Saint-Malo s'est sensiblement réduit, la
plupart des hommes s'étant embarqués à bord des navires de course. Parmi
ces matelots corsaires, citons : C. Demalvillain, de l'île Royale, J.
Babin, F. Boninier de Québec, P. Dupont, de Saint-Pierre-et-Miquelon,
lequel est sans doute le plus gradé puisque capitaine de la Jeune Olympe,
du Duc de Chartres et du Flesselles.
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