Acadie

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J'ai traduit ce texte anglais, dont je ne connais pas l'auteur, car il met en évidence la différence entre le peuble acadien et le peuple canadien. Le Madawaska se trouvant aujourd'hui à cheval entre le Nouveau-Brunswick et l'état du Maine, aux Etats-Unis, il montre aussi comment des Acadiens ont pu devenir Américains "Malgré eux".           Daniel Burgot - Mars 2002

 
 

Les habitants du Madawaska sont-ils à la fois Bretons et Normands ?

Les habitants du Madawaska sont, à la fois, Bretons et Normands. Les familles acadiennes établies dans la vallée de la rivière Saint-Jean sont originaires de l'ouest de la France, quelques-unes du Poitou, d'autres de Saintonge, mais la principale provenance est la Bretagne, alors que les familles canadiennes sont principalement originaires de Normandie, de Picardie, du Maine, de l'Ile-de-France et d'autres provinces du Nord de la France.

Les familles canadiennes s'établirent autour de la baie de Fundy et sur les rives du Saint-Laurent. Les deux groupes, les Acadiens et les Canadiens, furent, à tel point, séparés par une organisation politique différente et soumis à une administration différente que , bien que d'origine commune, ils sont deux peuples différents.
Cependant, dans le Madawaska, après plus d'un siècle, ce phénoméne est moins accentuée du fait des mariages mixtes, des relations croisées et des contacts permanents ; et cette différence fait l'originalité du "Madawaskan" (habitant du Madawaska) qui est à la fois breton et normand, obstiné et débrouillard, honnête et gai, actif et intelligent, généreux et plein d'initiative, hospitalier mais incompris.
La longue séparation des deux groupes fit que les Acadiens et les Canadiens de même origine sont devenus indifférents les uns les autres.
Jusqu'à ce jour, il n'y a eu aucun signe d'un compromis ou de rapprochement entre ces deux groupes, en dépit des mariages croisés et des patronymes communs. Les Canadiens ont toujours pris l'attidtude froide des Acadiens comme inamicale, alors que tout ce que ces derniers désirent est de vivre leur propre vie, ayant été autonomes depuis longtemps, ils sont devenus indifférents vis-à-vis de l'autre groupe.
Contraint d'oublier sa véritable nationalité, le "Madawaskan" a toujours répondu, comme le fit le vieux paysan de St Basile, à un Français aimable et poli, mais un Français de France bien trop curieux : "Je suis un Madawaskan", avec la même suffisance que les anciens Romains qui avaient l'habitude de dire : "Je suis un Romain" ; ou le gentlemen londonien qui déclare : " Je suis un sujet britannique".
La plupart des familles acadiennes peuvent retrouver les noms de leurs ancêtres dans le recensement fait en 1671 par Hubert de Grandfontaine. Ces familles vinrent en Acadie en 1632 avec le Capitaine de Frégate de Razilly. Les familles qui vinrent plus tard de France en Acadie, sont aussi représentées dans le Madawaska et l'on retrouve leur noms dans les recensements acadiens suivants.
Plusieurs noms sont acadiens et canadiens, tels que Dupuis, Morin, Pelerin, Lajoie, Savoie et Bertrand :
il est difficile de dire si ces familles viennent d'Acadie ou du Québec. Quelques familles canadiennes qui sont passées par l'Acadie avant 1783, se retrouvèrent au milieu des mémorables conflits qui éclatèrent avant la création du Madawaska. Ces familles portent les noms de : Ayotte, Bourgoin, Sanfaçon, Duperry, Lizotte, Fournier et Michaud.
L'histoire canadienne et l'histoire acadienne enseignées dans les écoles, placent en 1710 l'année durant laquelle l'autorité française pris fin en Acadie. Mais la France ne s'est jamais beaucoup intéressée à l'Acadie après la chute de Port-Royal.
Dès la signature du Traité d'Utrecht, la France commença à fortifier l'île Cap Breton, où la Forteresse de Louisbourg coûta $5,000,000. La France s'intéressa à la colonisation de l'Ile du Prince Edouard, du Nouveau Brunswick de la moitié de l'état du Maine (jusqu'à la Kennebec Valley) La France appela ce nouveau territoire "l'Acadie française" en opposition à "l'Acadie anglaise" comprenant la Nouvelle Ecosse.
Ce qui n'empécha pas les Anglais de réclamer tous les territoire français, à l'exception de l'Ile du Prince Edouard et de Port-Royal.
Les Acadiens du Nord de la Baie de Fundy refusèrent de prêter le serment d'allégeance à la couronne britannique, arguant qu'ils étaient en territoire français. Les Acadiens de Nouvelle Ecosse furent soumis aux lois anglaises et acceptèrent de prêter serment à la condition qu'ils ne seraient être contraints de combattre contre les Français ou les Indiens. C'est le même serment qu'ils renouvelèrent auprès du Gouverneur Phillips en 1730. A partir de cette date, ils seront appelés les Français Neutres.
Aussitôt après la signature du traité d'Utrecht, le Gouverneur de Louisbourg et Québec, proposa aux Acadiens, qui se trouvaient sous l'autorité britannique, de quitter la Nouvelle Ecosse pour les territoires français de l'Ile Cap Breton, du Québec, de l'ile du Prince Edouard ou de la vallée de la rivière Saint-Jean. Ils pouvaient partir et beaucoup furent sensibles à l'invitation du Gouverneur, mais les gouverneurs anglais ne voulaient pas d'une émigration de masse, car ils avaient besoins des Acadiens pour renforcer Port-Royal. Le destin des Acadiens devint de plus en plus incertain. Ils étaient suspectés chaque fois que les Français, les Canadiens ou les Indiens essayaient de reconquérir leur ancienne colonie. Cependant, à partir de 1730, sous la sage administration de gouverneurs impartiaux, la paix fut assurée et la colonie prospéra.
Après la fondation d'Halifax, les difficultés recommencèrent pour les Acadiens venant du gouverneur Cornwallis, qui demandait aux Acadiens de prêter inconditionnellement le serment d'allégeance à sa Majesté le Roi George II, qui venait de monter sur le trône d'Angleterre. La guerre entre la France et l'Angletere était en prévision. A Halifax, les Anglais étaient anxieux et commençaient à raviver le projet d'expulsion des Acadiens que les gouverneurs anglais avaient planifier de longue date. Cornwallis prétendait que le serment prêté sous le gouverneur Phillips n'était pas valable et qu'un gouverneur ne pouvait pas obtenir qu'ils prennent les armes contre les ennemis de l'Angleterrre. Les Acadiens maintinrent que le serment prêté sous Phillips étaient valide et qu'il serait inhumain de les forcer à en prêter un autre qui les obligerait à se battre contre leurs frères.

Voici le serment qui leur fut proposé : "Je promets et jure sur la Bible, que je serai fidèle et obéirai à sa Majesté George II que je reconnais comme le Souverain d'Acadie et de Nouvelle Ecosse, avec l'aide de Dieu"

Comme le gouverneur Cornwallis effraya les Acadiens en les menaçant de confisquer tous leurs biens s'ils refusaient le serment. Ils demandèrent la permission de quitter la province. Le Gouverneur les en dissuada en leur disant que s'ils partaient, ils seraient obligés de renoncer à toute propriété. Le serment ne fut pas prêté et, pour un temps, rien ne se produisit.