Les PREPARATIFS de DEPART pour la LOUISIANE
Cependant au début de 1785,
les préparatifs du départ s'accélèrent. L'ambassadeur du Roi d'Espagne
en France, le comte d'Aranda, donne autorisation à son représentant en
Bretagne, le consul Emmanuel d'Asprer, de traiter avec les armateurs français
et de passer marché pour le transport des Acadiens.
Le pouvoir est daté du
3 mars 1785.
Entre le 10 mai et le 19 octobre 1785, sept navires partent pour la Nouvelle-Orléans
en Louisiane : six de Nantes et son avant-port Paimboeuf, un du port de
Saint-Malo - le Ville dArchangel - mais avec escale à Paimboeuf.
Les actes d'affrètement des navires , conclus chez un notaire nantais
(37e office - Briand J.B.) pour six d'entre eux, apportent d'utiles informations
tant sur l'importance des navires, donc le nombre de passagers, que sur
l'armateur, la composition des rations à bord et les conditions générales
du transport. On y relève notamment que les vivres sont prévus pour trois
mois de mer ; que le prix du passage est fixé, pour les Acadiens, à 150
livres, et pour les passagers ordinaires à 400 livres chacun ; que les
enfants à la mamelle et ceux à naître à bord ne paient pas le transport.
Les Acadiens ont droit à emporter avec eux une literie et une malle par
personne, contenant leurs effets. Il est spécifié que les lits et une
seule malle par famille sont dans l'entrepôt, et le reste dans la cale.
Parmi les passagers acadiens, deux chefs par cent personnes sont désignés
et traités avec plus d'égards que les autres passagers, comme de «bas
officiers» dit le contrat (art. 15).
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