1 - BOSTON et le CONNECTICUT -
Le 5 novembre 1763, les
navires endommagés et ceux transportant les deux mille Acadiens destinés
à demeurer au Massachusetts entrent dans le port de Boston. Les autorités
portuaires inspectent et déclarent que les navires destinés à être conduits
en Caroline du Sud sont surchargés. Il faut débarquer un grand nombre
d'exilés.
Une grande confusion règne dès l'arrivée de ce très gros contingent. La
colonie, particulièrement puritaine, accepte mal ces émigrants qui vont
beaucoup souffrir, parce qu'ils sont catholiques et qu'ils n'ont aucun
prêtre pour les soutenir et les aider.
Aussitôt leur arrivée, ils sont dispersés et les familles séparées de
leurs enfants. Les jeunes hommes sont placés de force et loués comme des
esclaves.
De nombreuses pétitions parviennent sur le bureau du gouverneur du Massachusetts
pour mauvais traitement et inhumanité. Ces requêtes portent les noms de
Landry, Leblanc, Daigle, Hébert, Breau, Boudreau, Mélanson, etc.
Après le traité de Paris et les facilités accordées aux Acadiens pour
regagner le Canada et la Louisiane, nombreux seront ceux qui remonteront
jusqu'à la rivière Saint-Jean et reviendront dans ces vastes contrées
qui sont aujourd'hui le Maine et le Nouveau-Brunswick.
Les sept cents réfugiés destinés à être débarqués au Connecticut viennent
de Port-Royal et de la Grand'Prée. Ils sont traités plus correctement,
bien que dispersés par petits groupes, dans toute la colonie.
Après le traité de Paris, la plupart réussissent à rejoindre le Canada,
très proche, et particulièrement la région de Montréal.
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