3 - La Caroline du Nord , la Caroline du Sud et
la Giorgie.
Mille Acadiens originaires
de Beaubassin étaient destinés aux deux colonies de Caroline du Nord et
Caroline du Sud. Ils sont débarqués à Charleston et obtiennent facilement
la permission de quitter le pays car on ne tient nullement à les retenir.
Un certain nombre parvient à gagner la baie Française, après une odyssée
digne de celle de la Bounty, et à débarquer sur les côtes du Nouveau-Brunswick
actuel. Après le traité de Paris, il ne reste que deux cent quatre-vingt
Acadiens dans
les deux Carolines. Certains passeront aux Antilles, mais la plupart gagnent
la Louisiane.
Les quatre cents Acadiens originaires de Beaubassin destinés à émigrer
en Géorgie arrivent à Savannah en décembre 1755. Ils reçoivent aussitôt
des subsides et du travail dans les plantations. Dès le mois de mars 1756,
un certain nombre d'aventureux parvient, en longeant la côte, à remonter
jusqu'à la rivière Saint-Jean pour aller s'établir au Madawaska. Mais,
après le traité de Paris, il ne restera que cent quatre-vingt-cinq Acadiens
en Géorgie, qui iront soit au Canada, soit en Louisiane.
Ainsi se poursuit le « grand dérangement » des sept mille exilés, mais
il reste dans les immenses étendues des grandes provinces, entre la baie
des Chaleurs et l'île Royale, d'autres milliers d'Acadiens qui ne vont
pas tarder à être persécutés, devenus des fugitifs. Il reste aussi les
habitants de l'île Royale et de l'île Saint-Jean, qui ne peuvent imaginer
quel sera leur sort prochain.
Dès lors l'histoire des Acadiens se poursuivra sur plusieurs fronts
à la fois : dans les colonies anglaises où se trouvent les déportés, dans
l'ancienne Acadie, à l'île Royale et à l'île Saint-Jean, en Europe, dans
les ports d'Angleterre et bientôt en Louisiane, au gré des événements.
Une nouvelle guerre verra s'affronter une nouvelle fois la France et la
Grande-Bretagne. Inutile et ruineuse, elle durera sept ans...
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