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- New-York, Philadelphie, Le Maryland
et la Virginie.
Les deux cent cinquante
exilés à New York sont dispersés et en 1763 réclameront leur rapatriement
en France. Certains embarqueront sur des vaisseaux en direction de Saint-Domingue
et des Caraibes, d'autres partiront pour la Louisiane et certains se rendront
au Canada.
Sur les cinq cents Acadiens
débarqués à Philadelphie, 298 sont originaires de la Grand'Prée et les
autres de Pigiguit. Ils arrivent le 19 novembre 1755. Un autre groupe
débarque en décembre. Sans structure d'accueil, sans endroits pour les
recevoir, ils doivent séjourner dans les cales des navires, où bientôt
ils sont victimes d'une épidémie de petite vérole. La moitié meurt. Dès
le printemps les survivants sont dispersés et, après le traité de Paris,
tous partiront pour la Louisiane.
Les mille Acadiens qui débarquent le 30 novembre 1755 à Baltimore, au
Maryland, sont très heureux et très surpris de trouver des catholiques
et des prêtres qui les accueillent avec la plus humble charité. Reçus
dans les familles, ils travaillent, peuvent construire leurs maisons et
même fonder, dans la banlieue de Baltimore, un quartier, « French Town
». Après le traité de Paris, nombreux seront ceux qui resteront au Maryland.
Les autres partiront pour la Louisiane et les Antilles.
La colonie de Virginie manifeste une attitude différente des autres colonies,
en refusant d'accueillir les
1 200 Acadiens qui lui sont destinés, alors qu'elle en avait déjà reçu
un certain nombre. Les réfugiés sont enfermés dans les prisons de Williamsburg
où beaucoup meurent d'épidémie. Le gouverneur n'ayant pas été prévenu
de l'arrivée de cette nouvelle encombrante cargaison, en février 1756,
il dépose à Londres une plainte contre l'attitude inacceptable de Charles
Lawrence. Ces Acadiens de Virginie sont rapidement expédiés vers l'Angleterre,
où ils resteront détenus jusqu'au traité de Paris. Ce sont eux les Acadiens
de Morlaix, de Saint-Malo, de Belle-Ile et du Poitou.
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