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Cherbourg : 1758-1773

Les premiers Acadiens arrivent à Cherbourg le 30 novembre 1758, en provenance de l'île Royale et de l'île Saint-Jean où ils ont été poursuivis puis rassemblés par les Anglais pour être ramenés en Europe. Beaucoup aussi parmi eux ont fui Louisbourg après la chute de cette forteresse en juillet 1758. L'état sanitaire des nouveaux arrivants est pitoyable et nombreux seront ceux qui ne viennent en France que pour y mourir.

Du 1er décembre 1758 au 22 février 1759, «cinquante trois décès sont enregistrés, de femmes et d'hommes de tous âges, les doyens ayant 60 ans».
Ce sont de pauvres gens, dans le plus complet dénuement.
Progressivement, les Acadiens s'installent dans la ville, bientôt rejoints par un autre groupe de 147 personnes parties de Halifax à la mi-décembre 1759, qui arrive à Cherbourg le 14 janvier 1760. Ceux-là, en majorité, proviennent de la région du Cap Sable, au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où ils ont été faits prisonniers sur la seigneurie de Pobomcoup - ou Pubnico -, propriété de la famille Mius d'Entremont.
On leur adjoint quelques familles capturées sur le fleuve Saint-Jean et prisonnières à Halifax.
Ce pitoyable convoi aura, lui aussi, ses victimes par dizaines.
De décembre 1758 à novembre 1760, on enregistre le décès de 137 Acadiens rapatriés.
Des familles entières sont anéanties comme celles de Pierre Corperon ou de Simon d'Entremont qui perdent femme et enfants en quelques semaines !
Dès cette même année 1760, la liste des «habitants et bourgeois» de Cherbourg qui bénéficient du sel de franchise fait apparaître quinze familles acadiennes - ou de Louisbourg - représentant 59 personnes.
En 1761, trente-quatre familles figurent sur la même liste - soit cent cinquante-trois personnes.
Pour leur permettre de survivre, des secours sont accordés aux malheureux réfugiés. Mais très rapidement le pouvoir royal en réduit l'importance ou même les supprime, ce qui vaut au maire et aux échevins de réagir vivement en évoquant la «triste situation des Canadiens résidant dans la ville ( ... ) Ils continuent de languir dans la misère la plus effrayante ; chargés de dettes et sans aucune ressource pour subsister, nous avons la douleur de les voir périr de faim sans pouvoir leur procurer de soulagement». De Versailles, le 30 novembre 1761, le duc de Choiseul répond que «le Roi informé de leur triste situation a bien voulu les leur continuer».