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L'histoire des Acadiens ... de France à la Plantation des CYR.
Texte d'Yvon Cyr (extrait de son excellent site acadian-org)
Traduction française : François Jacob acadie@iname.com acadie@canadamail.com

Plus tard, en 1776, ces nouvelles terres et établissements furent enlevés aux Acadiens pour les céder aux nouveaux colons loyalistes. Il est quand même intéressant de noter ici que deux de ces colons loyalistes, Edward Winslow et Ward Chapman, se montrèrent plutôt sympathiques envers ces Acadiens à nouveau chassés, en leur obtenant des titres pour de nouvelles terres agricoles de la part du gouvernement du Nouveau-Brunswick. Ainsi, une quinzaine d'Acadiens se virent offrir de nouvelles terres en un endroit habité majoritairement par les Anglais.

En juillet 1783, un commandant militaire forma un comité destiné à l'inspection générale de la section nord du fleuve St-Jean, et c'est ainsi que l'on se rendit compte que la colonie de Springhill, près de Frédéricton, comptait parmi les établissements acadiens les plus prospères.
On y dénombra 61 familles, pour une population totale de 357 habitants.
Faisant fi de l'aide fournie par les Acadiens durant la guerre d'indépendance américaine, le gouverneur Carleton (de la nouvelle province du Nouveau-Brunswick), fît confisquer les terres des Acadiens pour les céder à de nouveaux colons loyalistes.
À ce moment-là, il est intéressant de rappeler que ces Acadiens avaient bel et bien signé un serment d'allégeance "inconditionnel" et devaient donc demeurer fidèles, tel que promis, envers les autorités britanniques. Mais comme toujours, en ces circonstances, les sujets britanniques avaient bien priorité sur tout, surtout en ce qui avait trait aux intérêts de leur mère-patrie, l'Angleterre.
En 1785, les Acadiens firent parvenir une pétition aux autorités de Québec et du Nouveau-Brunswick - province créée l'année précédente - avec l'espoir d'obtenir des terres dans la région du Madawaska. Vingt-quatre Acadiens et Canadiens-Francais souhaitaient obtenir des terres situées précisément à un mille et demi au sud des chutes de la rivière Madawaska.
Les signataires Acadiens de cette pétition étaient les suivants: Louis Mercure, Jean Martin, Joseph Daigle Sr., Joseph Daigle Jr., Daniel Gaudin, Simon Martin, Paul-Francois CYR, Joseph CYR Jr., Pierre CYR, Jean-Baptiste CYR, Firmin CYR, Alexandre Ayotte et Francois Martin.
Parmi les Canadiens-Francais, signalons les noms de Pierre Duperry, Jean Lizotte, Pierre Lizotte, Augustin Dubé, Robert Fournier et Louis Sansfacon.
Une autre pétition trouvée dans les Archives Nationales avait été adressée au gouverneur-général du Canada. Celle-ci était signée par Jean-Baptiste CYR, son épouse Marguerite Cormier, ainsi que leurs neuf fils: Pierre, Olivier, Francois, Antoine, Paul, Jacques, Joseph, Firmin et Jean-Baptiste CYR Jr., de même que de Alexandre Ayotte, Joseph Daigle Sr., Joseph Daigle Jr., Olivier Thibodeau et Louis Sansfacon.
Quelques jours seulement après avoir recu promesse de ces terres, Jean-Baptiste CYR, fit tenir réunion chez-lui, où il fut décidé que la moitié de la colonie s'en irait s'établir au Madawaska, alors que les autres se répartiraient entre les établissements de Amon, Memramcook, Miramichi, Tracadie, Caraquet et Bathurst (Népisiguit).
En juin 1785, un certain nombre de familles quittèrent donc la région de Frédéricton en canoes sur la rivière St-Jean, pour se diriger plus au nord, n'apportant avec eux que le strict nécessaire. Après dix jours de voyage, ils atteignirent une région montagneuse dominant le fleuve St-Jean et d'où ils purent apercevoir les collines de chaque côté de la vallée. Ils étaient certains d'avoir enfin atteint la terre promise et s'y arrêtèrent pour une période de repos bien méritée. Ils poursuivirent leur route jusqu'à deux milles et demi au sud des villages des amérindiens Malécites et mirent pieds sur un site élevé mais plat, à une très courte distance de la présente église de St-David, à Madawaska, au Maine.
Bien que plutôt réticents au début, les Malécites devinrent vite amis avec ces nouveaux colons. Les vastes territoires situés entre Grand-Sault(ma ville natale) et le Lac Témiscouata avaient toujours été reconnus comme ceux des Malécites. Durant ce premier été, les nouveaux colons choisirent et firent le défrichement de leurs nouvelles terres, et durant toute cette première année, ils vécurent tous comme une grande famille, se partageant tout le nécessaire.
Sur le côté sud de la rivière St-Jean, se trouvait les familles de Pierre Duperry, Paul Potier, Joseph Daigle Sr., Joseph Daigle Jr., Baptiste Fournier, Jacques CYR, Baptiste Thibodeau et Louis Sansfacon. Du côté nord, près du village amérindien, s'établirent les familles de Louis et Michel Mercure. Et près de la Rivière Iroquois, celles de Olivier et Pierre CYR.
En 1787, ce furent quelques vingt cheminées que l'on pouvait apercevoir, ce qui indiquait bien que la nouvelle colonie du Madawaska s'en allait en grandisssant. Les nouveaux colons durent attendre cinq années avant d'obtenir les titres de leurs terres mais auparavant, certaines conditions leur fut donc imposées. On les obligea d'abord de débourser la somme de 2 shillings par 100 acres subdivisés, soit le 29 septembre de chaque année, jour de la St-Michel. De plus, pas moins de trois acres à des fins agricoles devaient être défrichetés à l'intérieur des trois premières années de l'octroi des 50 acres; la construction d'une habitation de dimensions de 15' X 20' (pieds), et, enfin, tout terrains marécageux devaient être asséchés.
Les premiers titres des terres furent d'abord accordés du côté sud de la rivière St-Jean, soit à la Grande-Rivière (Van Buren, Maine), aux familles de Augustin Violette, Francis Violette et Joseph CYR Jr. Ces terres étaient situées à quelques deux milles au nord de la présente ville de Van Buren, où fut d'ailleurs construite la première église St-Bruno, ainsi que l'érection d'une "croix acadienne" pour commémorer l'ancienne église et le cimetière.
Aussi, du côté nord de la Grande- Rivière (à St-Léonard, du côté néo-brunswickois), des titres furent octroyés à Hilarion CYR et Joseph Soucy.
La colonie progressa donc rapidement, le défrichement de nouvelles terres se trouva plus avancé que prévu et les récoltes furent abondantes. Toutefois, en raison de la crue des eaux au printemps, les colons se voyaient contraints de quitter les abords riverains, et déménager vers des terres plus élevés.
À mesure que la population madawaskayenne prenait de l'ampleur, il était devenu nécessaire de mettre en place une organisation civile afin de mieux contrôler l'augmentation de la population de la région. De même, pour des raisons administratives toujours, des organisations militaires et religieuses avaient été mises en place. Lord Dorchester, le gouverneur-général du Canada, informa la population locale qu'il avait nommé le capitaine Francis CYR ainsi que son frère, le lieutenant Jacques CYR, en tant qu'officiers militaires pour la région du Madawaska et exigea confirmation de leur nomination.
Mais voilà qu'en raison d'un serment obligatoire (et lequel obligeait les nominés à renoncer à leur foi catholique et tout ce qui touchait au catholicisme), les Acadiens, pour la plupart, refusèrent de tels postes administratifs, tels que juge de paix, par exemple. Parmi ces pionniers de l'époque, un instituteur dénommé Costin, Écossais d'origine et de religion protestante, lequel non seulement comprenait mais parlait le francais, mais qui était aussi bien estimé de la population locale. Il fut nommé magistrat et, plus tard, en 1825, se convertit au catholicisme. Il mourut d'âge avancé à Rivière-du-Loup. À cette même époque-là, une certaine controverse existait à savoir de quel côté de la rivière St-Jean serait construite l'église paroissiale. Les citoyens de la rive nord (Nouveau-Brunswick) signèrent et expédièrent une pétition au lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, demandant l'octroi du lot no 24, de Mazerolle Settlement, pour la construction d'un édifice public. C'est sur ce lot même que fut érigé l'église de St-Basile, la deuxième plus ancienne paroisse acadienne du Nouveau-Brunswick. C'est ici que le Révérend Père Napoléon Michaud (premier cousin de mon épouse), servit de pasteur et missionnaire. Des routes furent construites dans les régions les plus populeuses, et dès l'année 1792, les plus anciennes routes furent améliorées. Dès lors, des commissionnaires des routes, constables et agents forestiers furent nommés, de même que l'établissement de stations de relais entre Grand-Sault et le Madawaska, et ce, afin de faciliter le transport des voyageurs ainsi que la livraison du courrier postal.
Pendant un certain temps, les hommes étaient beaucoup plus nombreux que les femmes ... ainsi les jeunes hommes devaient voyager jusqu'à Kamouraska, au Québec, pour trouver épouses.
De plus, à cette époque, tout contrats étaient passés oralement ... et "ces mots ou ces paroles valaient bien autant que de l'or"
En raison de la perte des récoltes pendant deux années consécutives, dûe principalement aux inondations printannières, aux gelées précoces ou encore à la neige, l'année 1797 fut connue comme celle de la "famine noire". De nombreux colons s'en retournèrent soit à Frédéricton, soit à St-Laurent pour l'hiver, et ceux qui restèrent sur place ne vécurent que du gibier et d'herbages. C'est durant cette dure épreuve pour les colons restants que Marguerite "Tante Blanche" Thibodeau, épouse de Joseph CYR, fit mers et merveilles, de même que preuve d'héroisme et de grande charité chrétienne pour venir en aide aux pauvres colons. Elle était connue comme "la protectrice", l'ange-gardien des affligés, des handicapés et des gens qui souffrirent grandement de la faim au sein de la malheureuse colonie.
C'est au printemps de 1797 que le Madawaska recu son premier curé résidant. Le Père Francois Ciquart servit de pasteur, missionnaire, instituteur, médecin, avocat et même de juge pour la colonie.
En 1820, les autorités américaines entreprirent un recensement de toute la région, pour y dénombrer un total de 55 familles et 1,141 habitants. Les recenseurs américains qui ne parlaient ni ne comprenaient la langue francaise "massacrèrent" littéralement certains noms francais. Par exemple, Jean-Baptiste CYR fut inscrit comme "John Betishire"; David Le Sourd sobriquet pour David) devint "David Lewsure"; Benjamin Boucher devint "Barnum Bushiere"; Honoré Levasseur fut inscrit comme: "Honerd Levassus"; Anselme Albert devint "Handsome All Bear", et fin, Francois Cormier inscrit comme "Francis Carney"! Il ne faut donc pas s'étonner que plusieurs historiens et généalogistes connurent bien des difficultés lorsque vint le temps de retracer les origines familiales de ces Acadiens!
Une série de révoltes, débats et démobilisatins secouèrent le Nouveau-Brunswick et le Maine, ce qui eut pour résultat d'amener l'Angleterre et les États-Unis très près d'un conflit guerrier, en 1827, alors que des troupes militaires américaines furent envoyées pour fortifier la ville de Houlton, au Maine, et de construire des routes militaires jusqu'à la vallée de la rivière St-Jean. Ce n'est qu'à la signature du fameux TRAITÉ WEBSTER-ASHBURTON, considéré comme un important tournant dans l'histoire des habitants "américains" du Madawaska. Les habitants eux-mêmes s'adaptèrent très bien sous la nouvelle allégeance américaine, à tel point que bien des "Canadiens" du Madawaska suivirent leurs compatriotes du côté américain de la frontière, et, de là, finirent par immigrer encore plus loin, soit vers les centres industriels de la Nouvelle-Angleterre.
En 1838, Van Buren (Maine), et ce qui allait plus tard adopté le nom de la "PLANTATION CYR", eut sa première église paroissiale, avec comme premier curé résidant, le Père Antoine Gosselin. L'année suivante, ce dernier nota la présence à Van Buren, de 125 familles aadiennes.
Parmi ces premiers colons de la plantation CYR, notons: Christophe CYR, David CYR, Aimable et Pierre Ouellette, Georges et Augustin Madore, et Joseph Lapierre Sr.