Création de Port-Toulouse
D'après l'article de Yann Scavennec
dans le bulletin n° 24 de Racines et Rameaux Français d'Acadie
Si
les pêcheurs basques, rochelais, normands et bretons connaissaient
la région du Cap-Breton depuis le 15ème siècle, il
n'y eut aucun véritable établissement européen important
sur l'isthme, qui sépare l'océan Atlantique du lac Bras-d'Or
avant 1650. Les seuls habitants permanents furent les indiens micmacs. Ils
fréquentaient le chemin de portage de l'isthme qu'ils devaient franchir
pour accéder à l'océan. Le premier établissement
permanent se créa en 1650 sous l'impulsion de Nicolas Denys, marchand
de La Rochelle, qui en fit un poste de traite. En effet, c'est là
que ce personnage échangeait avec les Indiens de la région
des articles venus d'Europe contre des fourrures. Le chemin de portage des
Indiens micmacs fut transformé en un chemin de halage et c'est ainsi
que les navires venus d'Europe accédaient au poste pour décharger
leurs marchandises. Ce dernier fut détruit par un incendie en 1668
et cela stoppa du même coup la colonisation.
Ce n'est donc qu'avec
le traité d'Utrecht, qui entraina la perte de Plaisance et d'une
partie de l'Acadie, que des colons de Plaisance, de France, de Nouvelle-France
et d'Acadie vinrent s'établir à cet endroit, non loin de l'ancien
poste de Nicolas Denys rebaptisé Petit Saint Pierre. Le nouvel établissement,
quant à lui, devenait Port-Toulouse (1).
(1)
En 1706-08, l'intendant Raudot expose au ministre l'intérêt
de 'faire un établissement important au Cap-Breton". Le 12 mai
1712, M.de Torcy fait conclure à Utrecht que "l'île appartiendra
de droit au Roi de France, qui aura la liberté d'y fortifier une
ou plusieurs places". Après la cession de l'Acadie et de Terre-Neuve
(1713), l'établissement est reconnu nécessaire et urgent pour
sécher les morues et ravitailler le Canada. On change le nom en l'appellation
Ile-Royale .