ACCUEIL

Histoire
Découverte
  Angleterre
Bristol
Port-Royal
Bretagne
Falmouth
Généalogie
Ile Royale
Poitou
Liverpool
St Pierre & Miquelon
Nantes
Southampton
Traditions
Grand Dérangement
Autres lieux
Irlande
Déportations
Reimplantation


BRISTOL ET PENRYN

Lors d'un voyage, en juillet 1991, sur les traces des Acadiens, il nous a été donné de visiter les ports de Bristol et de Penryn-Falmouth.

Dans le premier port, de nombreux indices rappellent le passé colonial et négrier de Bristol. Et, selon toute vraisemblance, les Acadiens étaient prisonniers au lieu-dit Stapleton, à 5 km au nord de la ville, à proximité de la rivière Frome. Le lieu est connu pour avoir été le site d'enfermement des prisonniers des guerres d'Amérique avec les Français et les Espagnols. Le 18 mars 1780, le couple formé de François Michel et d'Anne Daigle, déclare au recteur de la paroisse Saint-Martin de Chantenay, à l'occasion de la naissance de leur fils François, qu'ils se sont mariés à Saplaton (Angleterre). Il n'en fut pas de même à Penryn : dans cette petite ville qui touche Falmouth, l'église Saint-Gluvias existe toujours, avec sa tour du XVe siècle, typiquement cornouaillaise, son cimetière circulaire où nulle stèle ou tombe ne vient évoquer la mémoire de tous ceux que le small pox emporta en 1756 ; ils furent sans doute inhumés en fosse commune.
Le prêtre de cette paroisse anglicane s'appelait le révérend John Penrose. Son ministère dura 35 ans (1741-1776). C'est sans doute à lui que les Acadiens eurent à faire pendant leur séjour dans la région. La chronique historique locale précise que la paroisse connut une grande pauvreté à cette période et que le révérend Penrose fut un pasteur assidu et fidèle qui prit de nombreuses initiatives afin de venir en aide aux pauvres. C'était un prédicateur ; il fit beaucoup, dans ces temps difficiles, pour le maintien en activité de la grammar school. Espérons que les Acadiens de Penryn trouvèrent en cet homme de bien quelqu'un d'attentif à leurs difficultés !
Nous avons retrouvé et visité les fermes de Kergilliack, sur les hauteurs de la ville, où de nombreux Acadiens furent «hébergés». Ce sont de modestes bâtisses, dans les prés. Les occupants actuels ont eu connaissance de l'histoire de ces maisons du temps des guerres avec Napoléon, mais avant cela... on ignore totalement ces événements lointains.

Gérard-Marc BRAUD    "de Nantes à la Louisiane"   Ouest Editons Mai 1994