LOUISBOURG -
Dès
1755, les navires anglais, commandés par l'amiral Boskaven, croisaient
au large de Louisbourg ; ils s'étaient emparés de plusieurs
de nos bateaux et avaient mis le siège devant cette ville qui,
cependant, avait pu être ravitaillée.
La France
réclamait vainement la restitution des vaisseaux et bateaux capturés
indûment par l'amiral Boskaven. Le 13 janvier 1756, c'était
un refus insolent du ministre anglais Henry Fox au gouverneur français.
Le 10 juin 1756,
la France dut reconnaître l'état de guerre, créé
par l'adversaire. C'était le début de la guerre de Sept
Ans.
Louisbourg est
une ville en plein essor, elle compte 15 138 habitants ; les Anglais la
convoitent depuis longtemps.
Boskaven établit
le blocus ; il avait reçu l'ordre de s'emparer de tous les naires
français qui croisaient dans les parages de son escadre. L'année
suivante, en 1757, la marine française fait un gros effort et rassemble
trois escadres à Louisbourg : dix vaisseaux et deux frégates.
L'amiral Dubois de la Motte, qui commandait, aurait pu attaquer la flotte
anglaise forte de quize vaisseaux et dix-huit frégates, mais soucieux
de préserver les bateaux du roi, il n'attaqua pas. Une grosse épidémie
décima ses hommes et ses escadres durent rejoindre Brest, sans
avoir combattu.
L'année
1758 fut décisive, la flotte anglaise était beaucoup plus
forte que la nôtre, il n'y avait pas de corsaires sur les lieux,
pas d'argent. La marine anglaise était comblée de ressources,
les chefs étaient dynamiques. Pitt savait qu'on ne pouvait conquérir
l'Amérique que sur place, il choisit comme base Halifax, y envoya
six régiments de 815 hommes et un bataillon ; il leur donna un
chef expérimenté, le général Amherst, et trois
généraux de brigade, Whitmore, Lawrence et Wolfe.
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