POUTRINCOURT
Les
nouveaux colons furent sidérés de la grande quantité
de poissons, principalement de morues.
Poutrincourt fit commencer la culture de la terre en un lieu bien choisi
; le blé, l'orge, l'avoine apportés de France poussaient
à merveille et leur enthousiasme fut grand quand ils virent la
beauté des récoltes.
Ils
invitèrent les chefs Micmacs à leur table, traitèrent
humainement les autres indiens, tous ceux-ci apprécièrent
hautement cette hospitalité française et se prirent d'une
grande sympathie pour les nouveaux colons.
Pendant
ce temps, Mère Marie de l'Incarnation, religieuse urseline, dont
le tombeau à Tours est encore visité par les pélerinages
acadiens, s'occupait d'instruire les filles micmacs des connaissances
générales et aussi des éléments de la religion.
Mais
il fallait de l'argent, aussi deux voyages successifs furent-ils organisés
; dans le premier Poutrincourt obtint du Dauphin et de la Reine régente
des concessions territoriales ; dans l'autre voyage, la marquise de Guicheville
offrit 1 000 écus d'or, mais ne pouvant s'entendre avec Poutrincourt,
elle donna cette somme aux Jésuites, qui fondèrent un autre
établissement.
C'est
à ce moment, en mai 1613, que se place la première incursion
anglaise : Samuel Argall, à la tête de 3 000 protestants
fanatiques, s'empara du navire "Fleur de Mai", envoyé
par les Jésuites, et détruisit le nouvel établissement
qu'ils venaient de créer et massacra ou déporta les habitants.
De
retour en France, Poutrincourt est tué. Charles Brincourt continue
son oeuvre ; il est promu vice-amiral des terres et mer du Ponant. Il
relève le commerce, développe Port-Royal, d'où il
part chaque année près de 2 000 navires.
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