Provenance de ces émigrantes
Les premiers contingents de ces
émigrantes sont apparemment originaires des villes et des bourgs situés près
des ports.
Le premier groupe de 1663 compte 38 filles ou veuves, mais celui de 1664 n'en
compte que 17.
Devant cette tiédeur des Françaises pour l'immigration en Nouvelle-France, on
décide de faire appel à des refuges ou à des maisons de charité de Paris où
logent des femmes indigentes. En effet, l'Hôpital Général de Paris comprend
plusieurs bâtisses, dont «La Salpêtrière» et «La Pitié», servant d'hébergement
pour les femmes abandonnées, les orphelines ou autres.
À «La Salpêtrière», les filles reçoivent d'abord une solide instruction religieuse.
Elles apprennent aussi à lire, à tricoter, à faire de la lingerie, à broder,
à faire de la dentelle, etc... ` «La Salpêtrière» a fourni des filles à marier
pour la Nouvelle-France, aux contingents de 1665, 1668, 1669, 1670, 1671 et
1673 .
Qu'elles soient envoyées en Nouvelle-France par des parents qui n'ont plus les
moyens de les garder ou par les directeurs de l'Hôpital Général, ces filles
ont échappé à un destin plus misérable en France qu'au Canada. La vie qui attend
les «filles du roi» en pays neuf est d'une extraordinaire rudesse. Mais c'est
une vie où les besoins les plus essentiels sont comblés. C'est tout de même
mieux qu'en France."Beaucoup de gens se disputent depuis longtemps sur la moralité
des «filles du roi». D'abord, on scrute bien davantage la vertu des femmes que
celles des hommes. On ne s'inquiète pas beaucoup de la moralité des hommes face
aux Indiennes. C'est bien possible qu'il se soit glissé quelques prostituées
parmi les contingents d'immigrantes. Mais cela n'est qu'une preuve de plus de
leur pauvreté et de leur misère."
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