LA MARINE 

Les Acadiens étaient, pour la plupart de nos compatriotes, de pauvres paysans regroupés autour de leur seigneur et de leur prêtre, vivant en autarcie. Une part importante des Acadiens exerçait des métiers de la mer : charpentiers de marine, pêcheurs, marins, armateurs, négociants.

Lors des exodes, les paysans ont recherché des terres fertiles, les pêcheurs des eaux poissonneuses et les marins des ports où ils pourraient trouver du travail.
Ce qui fait que la majorité des descendants d'agriculteurs sont maintenant Américains ou Canadiens alors que les descendants des artisans de la mer se retrouvent, dans leur majorité, à Saint-Pierre et Miquelon ou en France.
Les marins font partie d'équipages, se rencontrent dans les ports, se portent volontier assistance. Ils font partie de la grande famille de la mer. Ils s'intègrent très vite. Le paysan par essence se déplace peu, il se marie dans son village.
La rubrique " Marine acadienne " d'Acadie.info a pour mission de retracer la vie de ces gens de mer. Nos recherches portent sur les activités des inscrits maritimes des ports. Elles sont faites à partir des rôles d'armement et des registres de l'inscription maritime conservés aux Archives Départementales de Loire-Atalntique, d'Ille-et-Vilaine, de la Seine-Maritime et au Service Historique de la Marine à Vincennes, Cherbourg et Lorient. Elles sont complétées, le cas échéant, par des articles de presse ou des jugements de tribunaux maritimes.

Les documents sont retranscrits le plus exactement possible. Pour faciliter la compréhension :
- Nous décrivons chaque type de bateaux utilisés (dessin + description empruntés au dictionnaire de la Marine de l'Amiral Willaumez).
- Lorsque nous reproduisons des rôles d'armement, nous notons précisément chaque type d'armement et ses clauses :
· A la part, à la part avec pot de vin
· Au voyage
· Au tonneau
· A la pêche de la Morue
· A la pêche du poisson frais.
· Au mois
Pour chaque membre d'équipage acadien, nous reproduisons son état-civil et sa description phyqique (taille, forme du visage, couleur des yeux etc...). Pour renseigner le fichier " marins acadiens " nous recherchons également dans les registres d'état-civil.
- Nous reproduisons des Extraits de revue qui résument la composition de l'équipage, les rémunérations et pour le cabotage: les ports visités, la nature des chargements, le nombre de passagers.
Pour faciliter les recherches, nous avons créé :
· Un accès par marin, qui permet d'accéder, lorsqu'il y en a une, à la fiche du marin.
· Un accès par type de bateau (brick, goëlette etc...) qui permet d'accéder à la page sur laquelle figurent le dessin du bateau, sa description et le nom de chaque batiment de ce type recensé dans " Marine acadienne "
· Un accès direct aux rôles des bateaux et aux extraits de revue.
· Une rubrique pour l'ensemble des bateaux appartenant à la famille Coste.
· Une rubrique pour les bâteaux appartenant à (François) Xavier Leblanc.

Xavier Leblanc fut le seul armateur acadien, dans la région nantaise, à posséder plusieurs navires, à armer pour Terre-Neuve, pour le cabotage et pour la pêche du poisson frais. Il était aussi négociant en sel et fut maire de Batz. C'était un notable nommé dans certains actes " L'écuyer Leblanc ".
Les autres Acadiens étaient souvent propriétaires du bateau qu'ils armaient et commandaient. C'était de petits artisans avec six ou sept membres d'équipage. Ils parcouraient presque toujours le même itinéraire, avec le même type de chargement. Joseph Marie Coste transporta ainsi sur son lougre " Le Paul et Arsène " entre 80 et 90 tonnes de sel du Croisic à Rouen quatre à cinq fois l'an pendant plus de 30 ans. Il faisait les voyages de retour sur lest. Suivant les conditions météorologiques, le voyage durait entre 12 et 24 jours dans chaque sens, compris les jours de relâche. Cette activité lui permit d'élever et de financer les études de ses cinq enfants, d'acheter une maison de fière allure sur les quais du Croisc. Il prit sa retraite à 60 ans, à partir de ce moment la vie devint plus difficile, devant vivre d'une maigre pension et du revenu de quelques terres et oeillets de marais salants.
Son frère, (Alexis) Xavier Coste transportait du vin, du sucre et parfois des sardines pressées entre Bordeaux et Rouen sur son Dogre " La Pauline ". Au retour, il amenait du plâtre et parfois du bois de construction ou du hareng vers Bordeaux. Les dogres étant équipés d'un vivier en cale, transportait-il le hareng vivant ? Il périt, avec son équipage, dans le naufrage de " La Pauline " devant Cherbourg en janvier 1837.

Ce sont toutes ces aventures humaines que nous essayons de retracer dans cette rubrique. Si vous possédez des récits, des photos de marins ou de leurs navires, nous serons heureux de les publier.