Nous distinguerons deux populations de marins acadiens :

1 - Ceux arrivés en France avant 1765, après le grand dérangement et, le plus souvent, un séjour dans les prisons anglaises. La majorité de ceux-ci partira pour la Louisiane en 1785.
2 - Ceux ayant choisi de quitter l'Acadie pour s'établir dans l'Ile Royale, l'Ile Saint-Jean, Saint-Pierre et Miquelon ; et qui, après la perte de ses possessions, connurent aussi les prisons, puis se réfugièrent en Métropole peu avant la révolution. Une partie retournant à Saint-Pierre et Miquelon en 1816, une partie choisissant de rester en France

Dans les registres, les premiers sont qualifiés "Acadiens", le plus souvent écrit "Accadiens" , les seconds "réfugiés de Saint-Pierre et Miquelon".

Avant 1785, beaucoup d'Acadiens de familles paysannes devinrent marins par nécessité, car ils n'avaient plus de terre. Leurs carrières seront courtes et peu d'entr'eux devindront officiers. Ils ne chercheront pas a acquérir un bateau et a devenir de petits armateurs. Les temps étant troublés, beaucoup seront recrutés par l'armée et nombre d'ent'eux connaîtront, de nouveau, les prisons anglaises. N'ayant pas la vocation, ils souffriront beaucoup à bord, ce qui entrainera beaucoup de désertions, principalement lorsque les navires feront escales dans des ports proches de la Louisiane, au Cap Français ou au Port-au-Prince par exemple.
Ceux qui n'ont pas réussi à rejoindre l'Amérique et qui ne sont pas morts dans les prisons anglaises, choisiront de partir pour la Louisiane où ils expèreront trouver de grands domaines terriens. Quelques-uns seulement choisiront de rester en France.

Après 1785, de nouveaux marins acadiens arrivent. Mais ceux-ci sont, pour la plupart, marins depuis leur enfance. Ils ne pensent qu'à suivre les cours de l'école d'hydrographie pour devenir "Maître au cabotage", voire Capitaine au long cours. Ils auront hâte de faire construire ou d'acheter un bateau.

Des pêcheurs de morues nostalgiques continueront a fréquenter le grand banc de Terreneuve, partant de Nantes ou du Pouliguen. En 1816, lorsque la France récupèrera St Pierre et Miquelon, certains n'hésiteront pas à y retourner, espérant retrouver leurs graves, les maisons ayant été brulées.

Lors de nos recherches, nous avons pris soins de noter les dates de départ des navires, les dates des diverses escales et celles des retour. Nous consacrons aussi une page à l'étude de la carrière des marins de façon à faciliter la compréhension des doucments.