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Véhicule
Plan de voyage
Caractéristiques
Du 18 au 22 mars
Du 23 au 26 mars
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Il trouve également l'administration royale bien tâtillonne et peste contre les «maltôtiers», c'est-à-dire les douaniers, qui visitent la voiture à deux reprises, à la frontière Bretagne-Anjou, à la Riotière, et la seconde fois aux entrées de Paris «Ces satellites de Plutus y sont (entre Varades et Chantocé) au nombre de sept : un receveur, un contrôleur, un emballeur, un capitaine et trois gardes... Les harpies avec leur corps de vautour, leurs mains armées de griffes longues et crochues, la chimère avec sa tête de lion et sa queue de dragon, qui vomissait des tourbillons de flammes et de feu, les furies, ces divinités infernales... tous ces monstres de l'antiquité... n'étaient rien auprès de ces satellites. Il semble que l'enfer n'ait produit ceux-ci que pour le malheur du genre humain». Le premier contrôle se passe sans encombre, bien qu'il dure quarante minutes, soigneusement chronométrées ; mais à la porte de la Conférence à Paris, les fameux satellites de Plutus trouvent dans la voiture trois bouteilles de vin d'Espagne. Ils menacent de confisquer le véhicule et exigent deux louis d'amende, au grand mécontentement des passagers, qui comptent faire intervenir leurs relations pour récupérer leur bien.

«Nous voici enfin arrivés, en bonne santé quoique très fatigués au grand village» conclut M. d'Espivent. Cette conclusion sera aussi la nôtre, avec en post-scriptum quelques détails sur la manière de voyager, en cette même année, d'une autre personne de Nantes, Mlle de Kervégan (5) rencontrée à Paris par notre jeune ami lors de son séjour dans la capitale. «Mlle de Kervégan est venue en seize jours et demi en bateau de Nantes au Pont St Michel à Paris; elle a mis dix jours jusqu'à Orléans, de là par le canal d'Orléans qui a vingt lieues, le Loing douze et la Seine jusqu'à Paris dix huit, en six jours et demi». Nous regrettons bien sûr de ne pas connaître le récit de ce voyage au long cours, si toutefois Mlle de Kervégan a elle aussi tenu son journal.
(5) Les Kervégan sont également une famille de négociants armateurs très connue au 18e siècle à Nantes. Un kervégan fut maire de Nantes en 1789. 

Les Armateurs de la famille Montaudouin - Espivent