4 - Les grades de la Marine marchande.

Comme la plupart de nos marins acadiens ont commencé mousse, nous
commencerons aussi par ce grade le plus bas pour terminer par le capitaine.

A - Le Mousse

C'est le degré le plus bas de l'échelle hiérarchique des marins. Le mousse est un enfant. Ce n'est qu'en 1841 que la loi interdit de faire travailler les enfants de moins de huit ans. Cependant, le plus généralement il a au moins 12 ans (Joseph Gusman, Jean-Charles Hébert, Jean Trahan). En 1907, une loi interdira aux moins de quinze ans de s'embarquer pour Terreneuve ou l'Islande.
Le mousse est sous la responsabilité d'une personne majeure, souvent un parent. Le mousse touche, en général, moitié moins que le matelot.
Si sur les grands navires, c'est un serviteur qui devra se former sur le tas et obéir à la tyranie de ses maîtres, sur les petites embarcations familiales, ce sera plus un élève, un marin en devenir.

B - Le Novice

C'est le mousse qui a grandi, pris des forces et se forme au matelotage. Ou c'est le jeune volontaire de plus de 16 ans. Les meilleurs novices sont ceux qui proviennent des bâtiments de commerce. Ils savent et peuvent faire tout le travail du matelot.

C - Le Matelot

Marin dont la position est hièrarchiquement celle du soldat dans l'armée de terre. Il est habile à faire tout ce qui constitue le métier pratique de la mer. C'est l'ouvrier spécialisé des océans.
Sur les long-courriers, se sont eux qui asssuraient les travaux compliqués de gréement et de matelotage. Ils vivaient dans la mâture.

D - Les Officiers non mariniers

Ce sont le cuisinier, le boulanger, le muletier etc. Ce sont soit d'anciens matelots qui se sont, par goût, spécialisés dans une activité qui n'est pas directement liée à la conduite du bâteau, ou bien des professionnels attirés par les métiers de la mer. Leurs tâches se trouvent compliquées par les aléas de la mer et la reraté des approvisionnements.

E - Les officiers Mariniers

Le Maître d'équipage, d'abord nommé contre-maître, souvent connu sous le nom de Bosco. Il dirige les matelots dans les travaux d'entretien des filins, fils à voile, lignes. Il dispense suif et goudron. C'est un matelot d'expérience, bon matelot précieux et écouté à bord d'un long-courrier.
Le Charpentier avait à assurer l'étanchéité des ponts, à réparer poulies et barres, pièces de mâture, embarcations, à graisser les appareils de manoeuvre. Il intervenait dans la mature.
Le Maître calfat veille à l'étanchéité du navire et à l'entretien des pompes.

F - Les officiers majors

Sur les bâtiments de commerce long-courriers, les officiers sont le capitaine, le second, le lieutenant, le sous-lieutenant et le chirurgien. Dans la marine à voile, beaucoup de Capitaines ont commencé mousse et le moment venu ont suivi les cours de l'Ecole d'hydrographie. Entre 1853 et 1893, il y avait environ 70 capitaines reçus par an aux examens de pratique. Pour se présenter, il fallait avoir navigué pendant environ cinq ans.
Le Capitaine, à terre s'occupe des affaires de son navire, en mer il ne fait pas de quart et dispose à son gré de ses instants : il n'a, sur son batiment à essuyer aucun contrôle. Il commande et voilà tout.
Le Second est l'homme le plus occupé du navire. Il faut d'abord qu'il soit en mesure de conduire le batiment et d'en diriger les affaires, puisque la mort du Capitaine, nommé par les Armateurs, l'investirait momentanément de cette qualité. Mais en dehors de cette éventualité, il a la surveillance de l'économie générale du bord, de la cargaison, de ses chargements et déchargements, arrimages et désarrimages. Avant la création, en 1893, du brevet d'officier pour la marine marchande, il suffisait d'avoir 18 ans et 2 ans de navigation pour embarquer comme second capitaine sur les plus grands navires
Le lieutenant partage avec le second la division du temps qu'on appelle quart, pour présider à la manoeuvre et à la route du navire. il s'occupe des calculs de route, il vérifie les ampoulettes, les lignes de loch et de sonde, les boussoles, il règle les montres, il surveille la domesticité du bord ; s'il n'y a pas de chirurgien sur le navire, il est chef de gamelle, c'est-à-dire qu'il veille à la distribution des rations de l'équipage.
Sous la rubrique "Officiers majors", nous rencontrons aussi :
- Le Subrécargue (ou capitaine pêcheur), sur nombre de morutiers, particulièrement sur les Terreneuviers, le commandement est partagé entre le capitaine porteur, qui conduit les opérations de nevigation, et le capitiane pêcheur qui conduit les opérations de pêche et de préparation du poisson. Le subrécargue est l'homme de l'armateur.
- Le pilotin. C'est souvent le fils du Capitaine qui fait ses premières armes. C'est ainsi que nous ferons la connaissance de Simon Deslandes, pilotin à 10 ans sur le Francmaçon commandé par son père, François Loyer Deslandes

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