Petits-fils COSTE, les FLEURIOT créent à Nantes les sociétés FLEURIOT

1 - La Société des ARMATEURS COLONIAUX (Henri FLEURIOT et Cie)
(extrait du bulletin de l'Union Maritime de la Basse Loire de 1952).

L'époque de la voile, si souvent évoquée dans ce bulletin, continue grâce aux archives que la maison FLEURIOT, cette fois, a bien voulu nous procurer une docurmentation intéressante sur l'un des aspects de l'armement nantais d'autrefois. Il s'agit de la Société des ARMATEURS COLONIAUX (Henri FLEURIOT et Cie) qui fut constituée à Nantes le 5 février 1909.
Cet armement avait pour but d'assurer avec des voiliers, la liaison FRANCE-GUYANNE, et retour, nécessaire au maintien de l'activité des affaires que la maison LEON FLEURIOT père entretenait avec cette colonie, décision qui s'imposait par suite de la cessation des affaires de la maison DEMANGE, en août 1908 et qui, depuis soixante ans, assurait un service mensuel au presque, de voiliers entre Nantes et la Guyane.
Pour obvier aux conséquences de cette suppression de ligne coloniale, M. Lèon FLEURIOT père affréta bien quelques navires mais ceux d'un tonnage convenable, c'est-à-dire d'un faible tirant d'eau, en raison des possibilités de réception de Cayenne devenaient de plus en plus rares aussi bien en France qu'à l'étranger et c'est pour cette raison que M. Henri FLEURIOT, déjà versé dans les questions maritimes, eut l'idée do créer une flotte marchande apte aux services qu'on attendait d'elle.
La société acheta d'abord le trois-mâts « BELEM » qui effectua son premier voyage pour Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni le 5 août 1909. Le capitaine Julien CHAUVELON, de TRENTEMOULT le commanda durant tout le temps qu'il resta sous le pavillon de la maison FLEURIOT, après l'avoir commandé très longtemps lorsqu'il appartenait auparavant, à l'armement CROUAN, égalernent de NANTES, 14 années en tout.
Ensuite un second navire fut acquis à Bordeaux. le trois-mâts ex «ADELAÏDE », puis enfin au début 1912, un troisième voillier, le trois-mâts "MARTHE-MARGUERITE", tous trois vétérans des lignes des Antilles et bien connus des Nantais.
Ces voiliers, avec des fortunes diverses, assurèrent le trafic jusqu'à la guerre de 1914, année qui fit toucher l'écueil à l'armement FLEURIOT.
Le « BELEM » fut alors vendu au duc de Westmister qui le transforme en yacht et le rebaptise " PHANTOM ". Il naviguerait encore à l'heure actuelle mais nous ignorons où sa fine silhouette se prête aux caprices des vents
Le « BELEM " était certainement le plus joli voilier à flot de son époque. D'une propreté et d'un entretien remarquables, Il faisait l'admiration de tous, lorsque qu'amarré, au quai Ernest-Renaud, il arrivait des Antilles, gratté, fourbi, peint et briqué de la quille à la pomme du mât. D'ailleurs son acquéreur fut tellement satisfait de l'état dans lequel il le trouva qu'il fit un cadeau magnifique au capitaine CHAUVELON.
La « MADELEINE-CONSTANCE » et la « MARTHE-MARGUERlTE » connurent des sorts plus modestes.
La Société des ARMATEURS COLONIAUX fut dissoute en 1915. Depuis, c'est sous le pavillon de la Générale Transatlantique qui dessert officiellement la ligne des ANTILLES que s'effectuent les transports aussi bien à l'importation qu'à l'exportation sauf au départ de Marseille, port desservi par la Société des Transports Maritimes.
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