Le désastre du 25 juillet

À des coûts élevés, les Canadiens et les Britanniques exécutaient toujours leur partie du plan des Alliés en obligeant le gros des forces allemandes à se concentrer autour de Caen. Mais les mauvaises conditions atmosphériques forcèrent les Américains à retarder leur offensive. Il fallait donc une autre attaque de diversion à l'est, et Montgomery ordonna au 2e Corps canadien de s'en charger en attaquant Verrières encore une fois. Des troupes d'élite ennemies les attendaient.

L'attaque eut lieu aux petites heures du 25 juillet. Les difficultés commencèrent presque immédiatement. Comme les Canadiens avançaient pour prendre leur position, le feu ennemi les cribla de tous les côtés. Des tunnels de mine et des tuyaux de ventilation avaient permis aux Allemands de s'infiltrer à l'intérieur, à l'arrière et des deux côtés des Canadiens. Et comble de malheur, le plan de Simonds prévoyait guider les troupes d'assaut en braquant des projecteurs sur les nuages pour produire un « clair de lune artificiel », ce qui eut pour résultat de dégager la silhouette des soldats et de les rendre plus vulnérables au feu des mitrailleuses allemandes. La 3e Division du North Nova Scotia Highlanders et le 2e Brigade blindée du Fort Garry Horse en payèrent le prix. Ayant reçu l'ordre de se replier, une centaine seulement de ses hommes et 4 chars purent rejoindre les lignes arrières.

Le pire était encore à venir. La 2e Division du Royal Hamilton Light Infantry prit la ville de Verrières, mais quand la compagnie de tête du Royal Regiment of Canada essaya de poursuivre son avance, elle fut taillée en pièces par le feu simultané de trente chars ennemis. Pendant ce temps, environ 300 membres du Black Watch (Royal Highland Regiment) of Canada montèrent la crête de Verrières, criblés tout au long par le feu ennemi. Avec une volonté extraordinaire, 60 hommes de ce vieux régiment de Montréal atteignirent le haut de la crête. Mais les Allemands, bien camouflés et bien retranchés, leur avaient préparé un guet-apens horrible. Seuls 15 hommes survécurent pour en témoigner.

La rude épreuve des Canadiens épuisés par cette journée n'était pas encore terminée. Juste avant la tombée de la nuit, une furieuse contre-attaque allemande engloutit le Royal Hamilton Light Infantry. Nombre de chars ennemis firent une percée, mais après une lutte désespérée, le régiment ne céda pas sa position. Quand elle prit fin, l'opération avait entraîné plus de 1 500 pertes, dont 450 morts.
À l'exception de Dieppe, ce fut le jour le plus sanglant de la guerre pour le Canada.


Source : le site du Ministère des Anciens Combattants du Canada

 
 
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