|
|
|
Les assemblées
générales des associations Racines et Rameaux Français
d'Acadie et Falaise Acadie Québec se sont déroulées les
9 et 10 mars à Ormes (Vierne). A cette occasion Falaise Acadie organisa
une visite des sites les plus représentatifs de cette partie du Haut
Poitou.
Cette page ne rend compte que de cette partie ludique et non des assemblées qui furent très riches en rencontres et en échanges d'informations. Ces deux jours bénéficièrent d'un temps superbe et d'une organisation remarquable. Nous remercions les responsables de Falaise Acadie Québec pour leur implication et leur travail. Nous avons apprécié leur disponiblilité, leur gentillesse et l'enthousiasme qu'ils ont montré lors de la visite des sites. Leur érudition nous a permis de replacer les vestiges dans leur contexte historique.
La visite du bureau
de "Poste aux Chevaux", qui ouvrit en 1753 pour assurer le service
de la malle-poste au château du comte d'Argenson, lui-même surintendant des
Postes du royaume nous permit d'appréhender le fonctionnement des transports
au temps des diligences, celle du château de prendre conscience que ce
n'était pas le lieu de résidence de quelques riches oisifs mais
l'endroit où étaient rassemblés les administrateurs d'un
vaste marquisat.
Longtemps propriété de la famille d'Argenson, dont le plus illustre
représentant, le marquis René Louis sera ministre des Affaires
Etrangères de 1744 à 1747. Aristocrate et démocrate, il
connaît la misère du peuple, "il veut tout pour lui, mais
rien par lui". Dans son plan d'égalité civile, il préconise
la suppression de la noblesse héréditaire et des privilèges
du clergé. Son frère cadet, le comte Marc Pierre, sera Ministre
et Secrétaire d'état à la guerre de 1743 à 1754.
A ce titre, il participera en 1745, au côté de Louis XV et du Dauphin,
à une des plus populaires victoires de notre histoire, la Bataille de
Fontenoy. Ce sera la seule victoire des Temps Modernes qu'un roi remportera
en personne contre les Anglais. Considéré par certains historiens
comme" le triomple de l'intelligence", elle révèlera
l'humanisme de Louis XV, qui, le soir, en parcourant le champ de bataille que
jonchent près de d'onze mille morts, dira à son fils "Voyez
ce qu'il en coûte de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est
toujours le sang des hommes. La vraie gloire, c'est de l'épargner."(1).
(Une tapisserie représentant
ce fait d'armes ornait, autrefois, le chateau. Elle est maintenant exposée
au Musée du Louvre).
Au musée de Falaise, qui occupe une grande partie de l'ancienne résidence
de Gannes, famille dont un des enfants, Louis né en 1658, fut Capitaine
puis après 1704, Majeur des troupes en Acadie. outre l'exposition et
la présentation détaillée de pièces historiques
et préhistoriques, nous avons pu contempler des lithographies du peintre
louisianais Robert Dafford et des reproductions des oeuvres de Lewis Parker
et Claude Picard concernant l'Acadie, la maquette du Surcouf et la photo de
la maison de Jarques Cartier à Saint-Malo.
L'église du village des Ormes est une reproduction du Sacré-Coeur
de Paris, les Halles et un lavoir ont résisté aux injures du temps.
A quelques pas du lavoir, nous avons pu contempler un gabare, la "Catherine
Caillé" reproduction, réalisée par la Communauté
des Bateliers de la Vienne, d'un de ces bateaux qui étaient utilisés
pour la navigation sur la Loire et ses affluents et qui furent utilisés
pour le transports des Acadiens.
Trois jeunes Acadiens de l'Université de Moncton, qui étudient
actuellement l'histoire de France à l'Université de Poitiers,
nous ont replongé, avec la conservation d'expression du terroir, dans
le 18e siècle, époque glorieuse d'Ormes, temps où nos ancêtres
étaient en Amérique Septentrionale.
Ce fut une très
belle journée de détente, mais aussi du souvenir.
(1) - Histoire de la France et des Français au jour le jour d'André Castelot et d'Alain Decaux.